François Hollande a annoncé mardi que le gouvernement présenterait «d'ici la fin du mois de février un plan global de lutte contre le racisme et l'antisémitisme». «Sécurité», «transmission» vers les jeunes générations et «régulation du numérique» seront les principes de ce plan, a-t-il déclaré lors d'une allocution depuis le parvis du Mémorial de la Shoah à Paris où il a rendu hommage aux 76 000 Juifs de France déportés sous le régime collaborationniste de Vichy, en présence d'une centaine de survivants des camps.
François Hollande a également déclaré mardi que l'histoire de la Shoah devait «être enseignée partout, sans aucune restriction». Evoquant «le rôle de l'école» et après avoir qualifié de «nouvelle alerte» les perturbations des minutes de silence dans certaines écoles après les attentats de Paris, le chef de l'Etat a déclaré: «L'un des instruments pour désamorcer cette ignorance, c'est l'enseignement de l'histoire de la Shoah. Elle est au programme du CM2, de la 3e, et de la 1ère. Elle doit pouvoir être enseignée partout, sans aucune restriction».
Le président de la République a évoqué et pourfendu à plusieurs reprises la thématique du complot : «L'antisémitisme a changé de visage. Il n'a pas perdu ses racines millénaires. Certains de ses ressorts n'ont pas changé depuis la nuit des temps: le complot, le soupçon, la falsification.» Avant d'ajouter : «Mais aujourd'hui, il se nourrit aussi de la haine d'Israël. Il importe ici les conflits du Moyen Orient. Il établit de façon obscure la culpabilité des juifs dans le malheur des peuples. Il entretient les théories du complot qui se diffusent sans limite. Celles même qui ont conduit au pire.» François Hollande a insisté sur la nécessité de prendre conscience que ces thèses complotistes se diffusent sur Internet et sur les réseaux sociaux : «Or nous devons nous souvenir que c'est d'abord par le verbe que s'est préparée l'extermination.»
En fin de semaine dernière, la ministre de l'Education nationale avait enjoint les médias à prendre «une part de responsabilité dans ce qu'ils rapportent», se déclarant «préoccupée» par les rumeurs et théories du complot auxquelles les enfants peuvent croire, deux semaines après les attentats en région parisienne.