«Je défends l'instauration officielle de statistiques ethniques qui sont aujourd'hui illégales et restent un tabou dans notre République», a affirmé dans l'Obs Esther Benbassa. La sénatrice Europe Ecologie-les Verts appelle à «regard[er] les choses en face» sur la question des discriminations, prônant «notamment la mise en place de deux cases dans les formulaires de recensement, l'une réclamant le lieu de naissance des parents, l'autre la nationalité antérieure de celui qui n'est pas français de naissance». Objectif : «Poser des diagnostics chiffrés et précis sur des discriminations qui sont le quotidien des banlieues.» Si la majorité des politiques rejette les statistiques ethniques, c'est «parce qu'ils savent que, bien mesuré, le phénomène exigerait une réponse rationnelle et assortie d'objectifs chiffrés», lance-t-elle. Jeudi, le député (UMP) Benoist Apparu, proche d'Alain Juppé, avait également estimé que le «débat […] mérite d'être ouvert», jugeant qu'il ne peut en être autrement dès lors que Manuel Valls évoque «une politique de peuplement». Mais «dès que vous dites "statistiques ethniques", on vous répond "fasciste, rétrograde", a déploré l'ex-ministre UMP du Logement. photo DR