Jean-Luc Mélenchon n'a pas tardé à réagir. A peine la BCE avait-elle annoncé qu'elle suspendait un régime de faveur accordé aux banques grecques, menaçant de ce fait l'accès du pays à de nouveaux financements, que le député européen, membre du Parti de gauche (PG), réagissait sur son blog mercredi soir en demandant à François Hollande de le recevoir.
Pointant «un risque inacceptable de déflagration» à la suite de cette décision, Jean-Luc Mélenchon demande donc au président de la République, qu'il vouvoie dans ce texte, d'«échanger à ce sujet». Et de souligner que «la France peut et doit jouer un rôle essentiel» dans l'arrêt de la politique d'austérité en Grèce.
Ce jeudi matin, un communiqué du PG est venu enfoncer le clou en demandant à François Hollande, qui tiendra une conférence de presse à 11 heures, de soutenir la Grèce contre le «coup de force» de la BCE. Dans un communiqué, Eric Coquerel, coordinateur politique du PG, affirme que le chef de l'Etat «doit maintenant choisir: se soumettre une fois encore» à Bruxelles ou «soutenir le gouvernement grec».
L'annonce de la BCE a été faite alors que le ministre des finances grec, Yanis Varoufakis, venait de rencontrer le président de l'institution monétaire, Mario Draghi, pour lui demander «de quoi garder la tête hors de l'eau». Dans le même temps, Aléxis Tsípras, en visite entre autres à Paris, constatait que ses «partenaires» européens n'étaient pas très enclins à l'aider à renégocier la dette grecque.
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Mercredi soir, le communiqué de la BCE a fait l’effet d’une bombe sur les marchés financiers, Wall Street virant au rouge et l’euro tombant nettement à son annonce. Ce jeudi matin, le taux d’emprunt de la Grèce a repassé la barre des 10%.
Le gouvernement grec relativise
Le ministère des finances grec a toutefois tenu a calmer le jeu en affirmant dans un communiqué que cette décision n'aura «pas de répercussions négatives» sur le secteur financier du pays, qui reste «totalement protégé» grâce aux autres canaux de liquidités toujours disponibles.
Plusieurs militants de gauche ont également réagi à l’annonce de la BCE sur Twitter. L’avocate Raquel Garrido, membre du PG, a estimé que la décision de Mario Draghi tuerait l’euro :
Pour préserver ses prérogatives, la @ecb exclue la Grèce de l'€ - donc tue l'€ qui fonde ses prérogatives. Draghi suicidaire et autoritaire.
— Raquel Garrido (@RaquelGarridoFr) February 5, 2015