Menu
Libération
réactions

Après le 49.3, la droite et le centre raillent le gouvernement

Valls évite la censuredossier
Des membres du Parlement prennent part à un vote à l'Assemblée Nationale. (Photo Eric Feferberg. AFP)
publié le 17 février 2015 à 18h01
(mis à jour le 17 février 2015 à 18h15)

De nombreuses personnalités politiques ont réagi à l'annonce de l'utilisation par le gouvernement de l'article 49.3 de la Constitution, qui prévoit qu'un texte de loi est adopté sans vote si le gouvernement n'est pas renversé par une motion de censure votée par l'Assemblée. Laquelle doit être déposée dans la soirée par l'UMP et débattue jeudi soir.

Premier sur le tacle : Nicolas Sarkozy, président de l'UMP, qui y est allé de son petit tweet.

Gérard Larcher, président UMP du Sénat, a dit dans un communiqué : «Sans majorité sur un texte qu'il considère pourtant comme majeur pour la croissance, le Premier ministre, qui veut inscrire son action sous le signe de la réforme et de l'audace, doit désormais affronter les incohérences de sa majorité. Gérard Larcher indique que le Sénat aura une responsabilité particulière lors de l'examen de ce texte pour lequel il proposera des améliorations concrètes. Les Français et le gouvernement vont mesurer à cette occasion le caractère essentiel du bicamérisme pour l'élaboration de la loi.» 

De son côté, Bruno Retailleau, président du groupe UMP au Sénat, a fait savoir par voie de communiqué : «L'utilisation du 49.3, tant décriée par la gauche, marque l'éclatement d'une gauche plus divisée que jamais. La priorité pour François Hollande n'est plus l'unité nationale mais l'unité de sa seule majorité qui sort en lambeaux de la parenthèse Macron. Comment François Hollande peut-il réussir l'union nationale alors qu'il est incapable de réussir l'union de la gauche ?»

Son homologue socialiste Didier Guillaume a adopté la position inverse : «Je tiens à réaffirmer tout mon soutien à Manuel Valls et à l'ensemble du gouvernement. Face au risque d'un rejet de ce texte, le gouvernement a décidé de prendre ses responsabilités en ayant recours à l'article 49-3 de la Constitution, dans le respect du travail parlementaire. La responsabilité du gouvernement, de la gauche, est de faire adopter les réformes utiles à notre pays; il utilise tous les moyens constitutionnels pour réformer.» 

Laurent Wauquiez, député de la Haute-Loire et secrétaire général de l'UMP, estime lui sur Twitter : «Le recours au 49-3 signe une majorité qui se délite, qui laisse un sentiment d'impuissance et de désordre cacophonique # loiMacron» 

Dans un communiqué, Nicolas Dupont-Aignan, député de l'Essonne, président de Debout la France a quant à lui estimé : «Le recours au 49.3 est un aveu d'impuissance pour un gouvernement qui perd petit à petit ses soutiens, menant une politique contraire aux intérêts de la France et qui plonge notre pays dans le marasme économique. Sans la confiance des Français, sans majorité dans le pays, sans majorité au Parlement, il est évident que la légitimité populaire indispensable pour gouverner un pays et conduire une politique fait aujourd'hui défaut à François Hollande et à Manuel Valls.»

«Une sorte de coup d'Etat» pour Estrosi

Christian Estrosi, député-maire UMP de Nice, a déclaré sur BFM TV: «C'est de toute évidence une sorte de coup d'Etat, et il se trouve que j'organise, en tant que maire de Nice (...) jeudi (..) une consultation référendaire contre la loi Macron. Je souhaite que tous les Français aient leurs regards tournés vers cette consultation, puisque les Niçois en leur nom s'exprimeront contre cette attitude du gouvernement.»

Yves Jégo, premier vice-président de l'UDI, député de Seine-et-Marne, a dit dans un communiqué : «Autant j'aurais voté la loi Macron proposée par le gouvernement parce qu'elle allait dans le sens d'une petite libéralisation de notre économie, autant je voterai la motion de censure qui sera déposée par l'opposition tant ce gouvernement et cette majorité me semblent mois après mois incapables globalement d'adapter notre pays aux exigences du 21e siècle.» 

Le président du Parti radical de gauche Jean-Michel Baylet défend au contraire le Premier ministre : «Manuel Valls a raison. Il est des moments où il faut savoir prendre ses responsabilités et faire preuve de courage. Il est insupportable de voir des parlementaires élus sous les couleurs de la majorité présidentielle saboter le travail de réforme du gouvernement. Les députés radicaux eux ne tergiversent pas et soutiennent la volonté de redressement et de modernisation de la France.» 

A gauche, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a dit sur Twitter : «Coup de force et aveu de faiblesse. Un gouvernement et une politique sans soutien majoritaire à gauche. # LoiMacron # Valls»

Maintenant la Gauche a de son côté fait un communiqué : «Ce qui est en cause, c'est le fond du texte. Le projet de loi Macron ne s'inscrit en rien dans nos engagements de campagne de 2012, et va même directement à leur encontre (extension du travail de soirée et du dimanche sans contreparties minimales, privatisation d'aéroports rentables, réforme par ordonnance du droit du travail, facilitation des licenciements collectif, distribution d'actions gratuites sans ciblage...). François Hollande et Manuel Valls ont donc opté pour le passage en force en recourant à l'article 49.3 de la Constitution.»

Les écologistes, via leur chef de file à l'Assemblée François de Rugy, ont eux annoncé qu'ils ne voteraient pas la censure :