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Libération
Interview

Carlos Da Silva: «Les frondeurs ont tout gâché»

Carlos Da Silva Député de l'Essonne
publié le 17 février 2015 à 20h56

Carlos Da Silva, proche de Manuel Valls, l’a remplacé en 2012 comme député de la première circonscription de l’Essonne après son entrée au gouvernement.

Le Premier ministre qui utilise le 49.3 pour passer en force, c’est un échec ?

On vient de passer une journée importante : c’est la première fois que le gouvernement recourt au 49.3 sous l’autorité du président de la République et cela prouve la volonté farouche du Président et du gouvernement d’avancer pour redresser le pays. Mais je tiens à insister sur le fait qu’il existait une majorité pour que le texte soit adopté. Les informations que nous avions, les pointages effectués, donnaient une majorité en faveur de la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économique, mais celle-ci était incertaine et le Premier ministre a préféré ne pas prendre de risque. Il suffisait qu’une de dizaine de collègues arrive en retard ou n’arrive pas à leur place à temps pour que la loi ne soit pas votée. On n’était pas certain de l’issue du scrutin.

Et maintenant ?

Le gouvernement et le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, sont déterminés à faire adopter ce texte. Le résultat du jour n’est pas un échec. L’échec aurait été que cette loi ne soit pas adoptée après un vote. Et l’article 49.3 permet que la loi le soit, en tout cas sous réserve que la motion de censure déposée par l’UMP soit rejetée. Mais je le répète, ce n’est pas un échec : cela prouve notre détermination car il n’y a pas de négociation pour le redressement de la France.

Appelez-vous à des sanctions contre les «frondeurs» ?

Les députés socialistes qui ne souhaitaient pas voter la loi, dites les frondeurs si vous voulez, ont tout gâché. De fait, nous n’avons plus la possibilité d’améliorer le texte par la discussion parlementaire. Par ailleurs, ils rabaissent une nouvelle fois le débat alors que les français veulent que nous soyons responsables. Mais franchement, on n’a pas à recevoir de leçons de la droite. Ces derniers temps, elle très mal en point, on le sait, elle est mal à l’aise avec l’unité nationale et elle était mal à l’aise avec l’élection législative du Doubs. Aujourd’hui, elle n’a pas de projet et elle retrouve, à la faveur d’un comportement délétère d’un certain nombre de membres de la gauche, un semblant d’unité. Honnêtement, on aurait pu se passer de ça.