Vingt-quatre heures après que le politologue Dominique Reynié a expliqué sur France Inter que les électeurs du Front de gauche étaient un des «foyers d'expression de l'antisémitisme en France», Eric Coquerel, coordinateur du Parti de gauche (PG), a obtenu ce mercredi matin le droit de réponse qu'il demandait.
A 8 h 50 (l'extrait est disponible sur cette page à 1 h 41 d'émission), Eric Coquerel a ainsi pu expliquer que le PG s'est «senti insulté par Dominique Reynié», dont le think tank Fondapol est proche de l'UMP.
D'abord, a-t-il souligné, «son étude est bidon», notamment en raison de sa méthodologie : 1 005 personnes interrogées sur Internet, «où au milieu de questions sur "Quel cadeau voulez-vous pour Noël ?" ou "Quelle sauce tomate ?", on vous pose des questions sur l'antisémitisme». A quoi s'ajoute que, dans cet échantillon, Dominique Reynié «ne dit même pas combien il y a eu de partisans du Front de gauche». Mais «admettons qu'il ait rapporté ça au nombre d'inscrits, ça veut dire qu'il a fait une étude sur 89 personnes». Enfin, «toutes les questions sont fermées et de forme négative», un biais déjà dénoncé, entre autres, par la sociologue Nonna Mayer. A l'inverse, Dominique Reynié ne met pas en avant, selon Eric Coquerel, le fait que «92% des sympathisants disent qu'un Français de confession juive est un Français comme les autres».
Conclusion : «il fabrique lui-même une étude au bénéfice de préjugés politiques évidents», eu égard à sa proximité avec l'UMP, et notamment «l'idée que les extrêmes se rejoignent». Invité un peu plus tôt sur France Info, Jean-Luc Mélenchon, nommément visé par Dominique Reynié en raison d'une polémique vieille de deux ans sur Pierre Moscovici, a pour sa part jugé que «le pouvoir de calomnier est intact». Et d'ajouter : «Si vous trouvez qu'il n'y a pas assez d'antisémites et qu'il faut en ajouter, ça prouve que la situation tourne à la névrose.»