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Polémique

Le Parti de gauche dénonce l'étude «bidon» de Fondapol sur l'antisémitisme

Le politologue Dominique Reynié avait déclaré que les sympathisants du Front de gauche sont un des «foyers d'expression antisémite».
Eric Coquerel, coordinateur du Parti de gauche, le 15 mars, à Paris. (Photo Miguel Medina. AFP)
publié le 18 février 2015 à 12h33

Vingt-quatre heures après que le politologue Dominique Reynié a expliqué sur France Inter que les électeurs du Front de gauche étaient un des «foyers d'expression de l'antisémitisme en France», Eric Coquerel, coordinateur du Parti de gauche (PG), a obtenu ce mercredi matin le droit de réponse qu'il demandait.

A 8 h 50 (l'extrait est disponible sur cette page à 1 h 41 d'émission), Eric Coquerel a ainsi pu expliquer que le PG s'est «senti insulté par Dominique Reynié», dont le think tank Fondapol est proche de l'UMP.

D'abord, a-t-il souligné, «son étude est bidon», notamment en raison de sa méthodologie : 1 005 personnes interrogées sur Internet, «où au milieu de questions sur "Quel cadeau voulez-vous pour Noël ?" ou "Quelle sauce tomate ?", on vous pose des questions sur l'antisémitisme». A quoi s'ajoute que, dans cet échantillon, Dominique Reynié «ne dit même pas combien il y a eu de partisans du Front de gauche». Mais «admettons qu'il ait rapporté ça au nombre d'inscrits, ça veut dire qu'il a fait une étude sur 89 personnes». Enfin, «toutes les questions sont fermées et de forme négative», un biais déjà dénoncé, entre autres, par la sociologue Nonna Mayer. A l'inverse, Dominique Reynié ne met pas en avant, selon Eric Coquerel, le fait que «92% des sympathisants disent qu'un Français de confession juive est un Français comme les autres».

Conclusion : «il fabrique lui-même une étude au bénéfice de préjugés politiques évidents», eu égard à sa proximité avec l'UMP, et notamment «l'idée que les extrêmes se rejoignent». Invité un peu plus tôt sur France Info, Jean-Luc Mélenchon, nommément visé par Dominique Reynié en raison d'une polémique vieille de deux ans sur Pierre Moscovici, a pour sa part jugé que «le pouvoir de calomnier est intact». Et d'ajouter : «Si vous trouvez qu'il n'y a pas assez d'antisémites et qu'il faut en ajouter, ça prouve que la situation tourne à la névrose