Menu
Libération
Billet

M. le Premier ministre, assumez !

Le Premier ministre Manuel Valls le 11 janvier 2015 à l'Elysée. (Photo Dominique Faget. AFP)
publié le 18 février 2015 à 12h35

Le Premier ministre l'a dit en deux fois, mardi. D'abord devant les députés. Puis sur TF1 : «Beaucoup de centristes voulaient voter» la loi Macron. Manuel Valls a tendu la main aux centristes, quand, dans le même temps, il jetait une partie de ses propres camarades dans le camp du «conservatisme».

Désormais, Valls doit se mouiller. Assumer qu’il souhaite voir le centre voter ses textes de lois plutôt qu’une partie de ses amis socialistes et les écologistes – qui ne le suivent plus dans ses orientations économiques. Assumer un changement de paradigme dans la gauche française : l’alliance avec le centre plutôt qu’avec le reste de la gauche. Tout en sachant que se posera un problème de taille : un candidat de gauche n’a jamais gagné une élection présidentielle sans (toute) la gauche derrière lui.

Le Premier ministre doit donc sortir d'une autre contradiction : être, dans son camp, le partisan le plus fervent d'une Ve République – dont les piliers restent l'élection présidentielle et le clivage gauche-droite – tout en menant une politique économique qui n'aurait aujourd'hui de majorité qu'avec le centre. La «cohérence» et la «clarification» qu'assène sans cesse le Premier ministre passent aussi par là. Mais on peut douter que les électeurs de François Hollande en 2012 suivent dans cette voie son Premier ministre.