L’ancien président de la République était l’invité, ce jeudi matin, d’Europe 1, alors que l’Assemblée nationale votera cet après-midi une motion de censure contre le gouvernement, proposée par l’UMP. Retour sur huit de ses déclarations.
«Lorsqu’on utilise le 49.3, on n’a pas la force de convaincre sa majorité»
Lorsqu'on utilise le 49.3 ca veut dire qu'on n'a pas la force de convaincre sa majorité. #E1matin
— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) February 19, 2015
C'est en effet la première fois, sous la Ve République, qu'un gouvernement de gauche a recours à l'article 49.3 de la Constitution en raison d'une majorité récalcitrante. L'ancien chef de l'Etat, qui a souligné sur Europe 1 n'avoir jamais eu recours au 49.3 pendant son mandat, a estimé que l'utilisation de cette procédure par Manuel Valls était «la conséquence des mensonges répétés de François Hollande» : «Quand on a expliqué pendant toute une campagne qu'on ferait une politique de gauche, qu'il n'y avait pas de crise dans le pays, que tout était dû à un certain Nicolas Sarkozy […], on crée les conditions de la révolte.»
L'actuel Premier ministre lui donnerait presque raison. Avant d'utiliser l'article 49.3 pour faire passer la loi Macron, Manuel Valls lui-même prédisait, devant les députés socialistes, «un affaiblissement considérable» de la majorité, s'ils ne la votaient pas. Que Nicolas Sarkozy se rassure néanmoins, la motion de censure n'a aucune chance d'être adoptée, puisque ni les «frondeurs» ni les écologistes ne la voteront, tandis que le groupe Front de gauche est divisé.
Une «toute petite loi Macron»
Si @fhollande utilise le 49.3 pour la petite loi Macron, comment fera-t-il passer des grandes réformes ? #E1matin
— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) February 19, 2015
Une «toute petite loi», la loi Macron ? Travail du dimanche, réforme des professions juridiques, épargne salariale, cession de participations de l'Etat… Le projet de loi pour la croissance et l'activité balaie pourtant un large spectre de sujets et a fait l'objet de plus de 200 heures de débat à l'Assemblée nationale. A titre de comparaison, la loi sur le mariage pour tous, dernier grand texte de loi de ce gouvernement, avait été débattue 172 heures. Et de nombreuses propositions du texte portent la marque Attali, qui avait aussi conseillé Nicolas Sarkozy. Pas étonnant dans ce cas que des députés UMP et UDI aient eu l'intention de la voter.
Sur Christiane Taubira : «Est-elle encore ministre de la Justice ? A-t-elle des idées ?»
Cible favorite de la droite, Christiane Taubira travaille en ce moment à des mesures pour lutter contre le racisme et l'antisémitisme, comme en témoigne son intervention, à l'Assemblée, mercredi.
«Lorsque j’étais Président, pas un jour dans le pays il n’y a eu de la brutalité de la part des forces de l’ordre»
Lorsque j'étais Président, pas un jour dans le pays il n'y a eu de la brutalité de la part des forces de l'ordre #E1matin
— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) February 19, 2015
Deux fois ministre de l'Intérieur et une fois président de la République, Nicolas Sarkozy pourrait relire cet article de Libération daté de 2007, qui revient sur le sentiment d'insécurité que peuvent inspirer les policiers et celui-ci, publié en juin 2012, juste après son départ du pouvoir.
«Chaque année où j’étais en responsabilité les chiffres ont montré que la délinquance baissait dans notre pays»
Chaque année où j'étais en responsabilité les chiffres ont montré que la délinquance baissait dans notre pays #E1matin #sécurité
— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) February 19, 2015
La politique du chiffre lui a été suffisament reprochée. Et même s'il n'est pas le seul, on peut relever que Nicolas Sarkozy interprète les chiffres comme bon lui semble.
«Nous ne voulons pas de femmes voilées, parce que dans la République les hommes et les femmes sont égaux»
"Les sorties scolaires font partie du service public, on n'a pas à être voilée" @NicolasSarkozy #E1matin
— Europe 1 🎧🌍📻 (@Europe1) February 19, 2015
"Nous ne voulons pas de femmes voilées, parce que dans la République les hommes et les femmes sont égaux" #E1matin
— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) February 19, 2015
#Halal "Dans les cantines, il n'y a qu'un seul menu : nous ne transigerons pas là-dessus" @NicolasSarkozy #E1matin
— Europe 1 🎧🌍📻 (@Europe1) February 19, 2015
Avec cinq tweets relatifs à la pratique de l'islam, Nicolas Sarkozy veut marteler son message (qu'il a pourtant défini en solo, les autres membres de l'UMP n'étant pas nécessairement d'accord). Sauf qu'il n'a pas toujours été aussi ferme sur la question, par exemple, du voile. La rubrique Désintox de «Libération» retraçait en novembre les variations du chef de l'UMP sur le sujet.
«Tout responsable UMP qui conclura un accord avec le FN sera exclu»
Tout responsable UMP qui conclura un accord avec le FN sera exclu #departementales2015
— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) February 19, 2015
Là, le message est clair : pour les départementales, il n'y aura pas d'alliance UMP-FN, ou alors, aux risques et périls des responsables locaux. «Une voix pour madame Le Pen est une voix pour la gauche», a estimé Nicolas Sarkozy. Ce qui n'empêchera sans doute pas les électeurs UMP de voter au deuxième tour, comme lors de la législative partielle du Doubs, pour le FN, surtout si le chef du parti reste sur sa position «ni-niste».
2017 ? «Si ce n’est pas moi, ce n’est pas moi»
On a gardé le meilleur pour la fin. Pourtant peu habitué à cacher ses ambitions, le leader de l'UMP a assuré que sa candidature à l'élection présidentielle de 2017 n'était «pas obligatoire». On a le droit de rire.
"J'ai une responsabilité : conduire un jour un pays, avec mes amis, dans la pays civile et dans l'entente" @NicolasSarkozy #E1matin
— Europe 1 🎧🌍📻 (@Europe1) February 19, 2015