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Libération

Bonne forme socialiste en Haute-Garonne

publié le 22 mars 2015 à 23h46

La Haute-Garonne allait-elle basculer à droite dans la foulée de la mairie de Toulouse tombée dans l'escarcelle de l'UMP aux municipales ? Les résultats du premier tour étaient regardés à la loupe dans ce fief socialiste depuis la création des conseils départementaux en 1945. Tout ne semblait pas perdu pour la gauche au regard des premiers résultats. A Toulouse, les candidats socialistes, avec plus de 30% des voix, confirmaient la tendance observée dans les grandes communes alentours. Au vu des premiers résultats, les socialistes pourraient donc sauver les meubles. Certains espéraient même garder la présidence du conseil départemental. «Matignon m'a appelé pour nous féliciter», confiait Sébastien Vincini, 36 ans, nouveau premier secrétaire de la fédération PS de Haute-Garonne. Dans le canton d'Auterive, ce dernier est en tête avec 33,69% face à un FN à 32%.

Ancrage. «A chaque fois que nous serons opposés au FN au second tour, nous les battrons», assurait ce dernier sur un ton guerrier. «On résiste mieux que sur le plan national. Il y a peut-être un espoir pour le second tour», soufflait Isabelle Hardy, candidate PS sur le canton Toulouse 4. «Nous sommes au coude à coude avec le FN, ajoutait Sébastien Vincini. Ça montre un réel ancrage des candidats socialistes et un effondrement de la droite au profit d'une grosse percée du FN. Tout n'est pas perdu.»

Dans quasiment tout le périurbain autour de Toulouse, le FN arrive deuxième. Résultat : une dizaine de duels PS-FN se profilent. Un bon résultat qui aurait été encore meilleur si les candidats du parti d'extrême droite avaient été mieux connus dans leur canton. A 17 heures, le taux de participation était de 44,25% soit plus de 8% de votants supplémentaires par rapport aux cantonales de 2011. «C'est bon signe pour la démocratie. Tout dépend de qui s'est déplacé», jugeait alors Jean-Jacques Mirassou, candidat PS sur le canton de Toulouse 9. Il semble qu'une partie de l'électorat de gauche se soit donc mobilisé.

Potentat. La gauche partait pourtant éparpillée. «Aucun accord n'a pu être conclu avec le PCF et EE-LV, alors qu'ils ont toujours voté avec nous à l'assemblée départementale», se désolait Vincini. Le fait que Pierre Izard, 79 ans, élu au poste de président de ce conseil depuis 1988, décide de ne pas se représenter a encore compliqué l'affaire. Outre son âge, ce potentat socialiste n'a pas mené campagne car il n'a pas digéré la réforme territoriale «imposée» par Valls : 27 cantons au lieu des 53 précédents pour un total de 875 807 électeurs. «Ça s'annonce compliqué, avait admis en début d'après-midi, le conseiller général sortant PS, Jean-Michel Fabre. Mais pas perdu.»