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Libération
analyse

Vedettes : Chirac, Vallini et Kanner sont dans un bateau

Trois membres du gouvernement et une ancienne Première dame jouent les vedettes du scrutin.
Patrick Kanner, candidat dans le canton de Lille, dimanche. (Photo François Lo Presti. AFP)
publié le 22 mars 2015 à 18h46
(mis à jour le 22 mars 2015 à 22h02)

Les départementales ont aussi leurs stars, ministres, ténors politiques soucieux de ne pas insulter l'avenir ou, comme Bernadette Chirac, d'achever en beauté leur carrière politique. Au risque d'être éjecté du gouvernement en cas de défaite, ils sont trois à avoir pris leur bâton de pèlerin : le ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, Patrick Kanner, et les secrétaires d'Etat en charge de la Réforme territorial, André Vallini, et des Personnes handicapées et de la Lutte contre l'exclusion, Ségolène Neuville. A ceci près que, selon une indiscrétion de Valeurs actuelles le 6 mars, tous trois pourraient bien faire les frais d'un remaniement post-électoral, quel que soit le verdict des urnes. Perdu pour perdu, mieux vaut donc assurer ses arrières. Et ce n'est pas forcément gagné.

Dans son très populaire canton de Lille (Nord), le ministre Patrick Kanner qui, en 2011, avait emporté le canton avec 68% au second tour, expérimente la division de la gauche, une liste Front de gauche-EE-LV fragilisant sa position face à une droite décidée à en découdre et un FN arrivé en tête dans le canton aux dernières européennes (18,2% des voix). Il se retrouve en ballotage favorable.

En Isère, André Vallini a récolté 40,87% des suffrages avec l'Union de la gauche. Il ambitionne comme Kanner de récupérer son fauteuil de président du conseil général. En danger dans sa ville de Tullins, il avait tout à redouter de la division de la gauche.La prise retentissante de Grenoble par l’EE-LV Eric Piolle lors des dernières municipales a donné des ailes aux candidats écolos. Ils partiront en campagne de leur côté, laissant une gauche divisée face à une droite soudée.

La position de Ségolène Neuville était a priori moins critique. Elle se retrouve en ballotage dans son canton du Canigou (Pyrénées-Orientales), elle est donnée favorite face à une liste UMP et à une liste régionaliste d’Unitat Catalana.

Caractère local

Ténor de l'aile gauche du PS, Henri Emmanuelli a été réélu au premier tour au conseil général des Landes qu'il occupe depuis trente-trois ans. Selon un sondage publié mercredi par Sud-Ouest, l'Union de la droite et du centre (Couleurs Landes) arrive en tête des intentions de vote avec 32% contre 28% pour le PS et 23% pour le Front national. S'il dit comprendre «évidemment» la volonté des électeurs de sanctionner la gauche dimanche, Emmanuelli tente depuis des semaines de rappeler à son petit monde le caractère local des départementales. Pas sûr qu'il soit entendu.

Bernadette Chirac, 81 ans, n’a pas de telles angoisses. Simple suppléante sur Brive 2, elle n’en est pas moins la vedette d’un scrutin qui pourrait voir basculer la Corrèze dans le giron de la droite unie dimanche. Reprendre son fief au président de la République, l’épouse de son prédécesseur ne pouvait rêver revanche plus symbolique…