Les Varois se sont mobilisés. La participation a été incontestablement plus élevée, en hausse de près de 10 points à 17 heures (45,19% contre 35,50% à la même heure en 2011). A Toulon, la préfecture du Var a réservé une surprise aux journalistes : à 20 heures, les résultats leur sont donnés ville par ville, et non par canton.
Serré. Difficile ainsi de voir quel parti se démarque. Néanmoins, on peut noter quelques tendances. A Fréjus, le binôme FN serait vainqueur au premier tour et en tête partout, excepté dans les cantons de Toulon 1, 2 et 4. Dans le canton de Roquebrunes-sur-Argens, où seuls l'UMP et le FN se faisaient face, le résultat du vote s'annonce très serré.
Le Var, premier département Front national de France ? «Tout est possible ! Dans le Var, on est habitués aux surprises», assure Frédéric Boccaletti, secrétaire départemental FN et candidat sur le canton La Seyne 2. Par «surprises», il entend les victoires passées très médiatisées du Front national dans le département. En 2013, l'élu frontiste Laurent Lopez remportait la cantonale partielle de Brignoles. En 2014, le FN brille aux municipales et prend trois villes varoises : Fréjus, Cogolin et Le Luc. Pour ces élections, omniprésent, le parti a présenté un binôme par canton. Jean-Marie Le Pen, Marion Maréchal-Le Pen puis Marine Le Pen sont venus soutenir les candidats. «Le FN a distribué plus de 2 millions de tracts pour cette campagne», se réjouit Frédéric Boccaletti.
Epingle. Face à cette vague frontiste, l'UMP, à la tête du département varois depuis 1985, a joué la carte de la proximité. «C'est avant tout une élection locale qui concerne les individus et les associations», explique Philippe Vitel, secrétaire départemental de l'UMP. Confrontée à un quasi-duel UMP-FN, la gauche varoise a eu du mal à sortir son épingle du jeu. «Le Var vote à droite quelles que soient les alternances au niveau national», note Mireille Peirano, première secrétaire fédérale du Parti socialiste dans le département. Même avec le sursaut de la participation, il semblerait qu'il n'y aura pas de triangulaires dans le Var.
Le président UMP du conseil général sortant, Horace Lanfranchi, ne se représente pas. A droite, le nom du candidat pour la présidence du département n'est toujours pas connu. L'UMP peine à faire émerger un nouveau leader dans le Var. S'il devait l'emporter, au FN, les regards se tournent vers Frédéric Boccaletti. La gauche, elle, affirme qu'au second tour, dimanche, elle «votera sans ambiguïté contre le Front national dans tous les cantons», annonce sans surprise Mireille Peirano.