Jean-Luc Mélenchon a lâché sur Twitter, avant même que les résultats soient rendus publics : «Score bidon à 20 heures. Le PS s'additionne tous ses dissidents plus tous les tandems.» Puis : «La moitié des candidats du Parti de gauche sont étiquetés divers gauche.» Eric Coquerel, coordinateur du Parti de gauche, confirmait que les chiffres sont à prendre avec des pincettes, mais plastronnait : «A Lille, l'alliance fait près de 20%, et dans le canton du Havre-1, on arrive devant le PS.»
A la sortie des urnes, le score de l’alliance entre le Front de gauche et Europe Ecologie-les Verts était compliqué à lire. La faute aux étiquettes qu’il va falloir déchiffrer canton par canton. On note tout de même que la coalition n’a pas explosé le compteur. Mais elle a réussi à se faire remarquer, avec un score qui affleure les 10%.
Une réussite, du moins un encouragement pour un début. L'alliance est une idylle naissante. Elle se veut une alternative à la politique «d'austérité». Une «main tendue» aux électeurs de gauche qui doutent en silence. Certains d'entre eux s'envolent vers l'extrême droite.
Tout au long de la campagne, les dirigeants du PS les ont accusés de faire du mal à la gauche, de la diviser. Jean-Christophe Cambadélis n'a pas cessé de répéter que la gauche risque de «s'auto-éliminer». Qu'importe. Les dirigeants du Front de gauche n'ont pas bougé une oreille. A chaque sortie, ils accusaient le gouvernement de fracturer la majorité. «Ce n'est pas nous, mais la politique menée qui divise la gauche», explique un dirigeant du parti. Du côté d'EE-LV, en pleine crise interne, le débat devrait redoubler demain. Certains cadres comme Jean-Vincent Placé étaient contre cette alliance. Mais la majorité des cadres et des militants du parti y étaient favorables. Tout ce beau monde rêve de créer une «nouvelle force à gauche» avec les élections régionales en ligne de mire. En attendant, la secrétaire nationale d'EE-LV, Emmanuelle Cosse, appelle au rassemblement de «toutes les gauches» dimanche prochain.