En Isère, des divisions au sein de la gauche sont susceptibles de coûter cher au PS (qui détient la présidence du conseil général) face à la droite et au centre, dont les efforts pour faire taire les dissensions ont payé. Exemple : dans le canton de Bièvre, l’union de la droite arrive largement en tête avec 40,31% des suffrages, devant le FN (31,79%). Comme prévu, le parti de Marine Le Pen confirme sa progression, en particulier dans les cantons du nord du département. Le candidat du PS arrive en troisième position avec 17,02% des suffrages et le candidat du Rassemblement obtient 10,88% des voix. Ni l’un ni l’autre n’atteignent la barre des 12,5% des inscrits et sont donc éliminés pour le second tour. Le taux de participation en Isère était de 38,85% ce dimanche à 17 heures, contre 33,32% aux cantonales de 2011 soit 5 points de plus.
ZAD. Des affiches et des tracts au graphisme identique, une rhétorique rodée : tout, à Grenoble, a rappelé la campagne victorieuse du Rassemblement d'Eric Piolle (EE-LV, Parti de gauche et Nouvelle Donne depuis peu) pour les municipales de l'année dernière. Chez les écologistes, l'ambition était affichée : mettre la main sur le conseil général, en surfant sur cette vague verte, sur cet «esprit de Grenoble», dixit Cécile Duflot, qui les a propulsés à la tête d'une ville de plus de 160 000 habitants. Et ce devant le PS.
Depuis 2001, le département est dirigé par le PS et son chef de file, André Vallini, remplacé en 2014 par Alain Cottalorda après son entrée au gouvernement comme secrétaire d'Etat chargé de la Réforme territoriale. Mais son soutien à plusieurs grands projets, comme le Center Parcs de Roybon (devenu une ZAD depuis fin 2014), a creusé les divisions avec les autres composantes de la gauche iséroise. «Le Center Parcs est l'emblème des choix politiques vers lesquels on ne veut pas tendre», explique Myriam Laïdouni-Denis, candidate du Rassemblement à Roybon, dans le canton de Bièvre, et porte-parole d'EE-LV 38.
«Attractive». Fin janvier, le Rassemblement a donc écarté toute possibilité de candidature commune avec les socialistes pour les départementales. Une «intransigeance» qu'a regrettée Christophe Bouvier, le premier secrétaire de la fédération PS de l'Isère. «On veut créer une majorité qui sait où elle va», rétorque Myriam Laïdouni-Denis. «Le Rassemblement sera la force attractive» , renchérit Olivier Bertrand (EE-LV), candidat dans le canton de Grenoble 3, qui se présentera à la présidence en cas de victoire. «On doit mobiliser des gens qui n'auront pas voté au premier tour, car on va au-delà de l'alternance UMP-PS», dit-t-il.