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Libération

L’Isère est rude pour le PS et les Verts

par Maïté Darnault, Correspondance à Grenoble
publié le 22 mars 2015 à 22h47

En Isère, les divisions au sein de la gauche sont susceptibles de coûter cher au PS (qui détient la présidence du conseil général depuis 2001) face à la droite et au centre, dont les efforts pour faire taire les dissensions ont payé. Dans une dizaine de cantons au moins, la droite se maintient au second tour face au FN. Le chef de file du PS en Isère, André Vallini, remplacé en 2014 à la tête du conseil général par Alain Cottalorda après son entrée au gouvernement comme secrétaire d’Etat chargé de la Réforme territoriale, sauve la face dans son canton : avec sa binôme, Amélie Girerd, ils recueillent 40,87% des suffrages, devant le FN (24,65%).

Espoirs. Comme prévu, le parti de Marine Le Pen confirme sa progression, en particulier dans les cantons du nord du département. A Morestel, à La Verpillière et à Charvieu-Chavagneux, le fief de Mireille d'Ornano, députée européenne FN, l'extrême droite arrive en tête avec respectivement 37,56%, 37,76% et 35,52% des suffrages, face à la droite (34,36%, 30,12% et 31,86%). De quoi doucher les espoirs du Rassemblement d'Eric Piolle (EE-LV, Parti de gauche et Nouvelle Donne depuis peu), dont l'ambition affichée était de mettre la main sur le conseil général. Avec un objectif : surfer sur cette vague verte, sur cet «esprit de Grenoble», dixit Cécile Duflot, qui les a propulsés à la tête d'une ville de plus de 160 000 habitants. Et ce devant le PS.

Divisions. Depuis 2001, le soutien de la majorité PS départementale à plusieurs grands projets, comme le Center Parcs de Roybon (devenu une ZAD depuis fin 2014), a creusé les divisions avec les autres composantes de la gauche iséroise. «Le Center Parcs est l'emblème des choix politiques vers lesquels on ne veut pas tendre», explique Myriam Laïdouni-Denis, candidate du Rassemblement à Roybon, dans le canton de Bièvre, et porte-parole d'EE-LV 38. Dans ce canton, l'union de la droite arrive largement en tête avec 40,31% des suffrages, devant le FN (31,79%). Le candidat du PS arrive en troisième position avec 17,02% des suffrages et le tandem du Rassemblement (Myriam Laïdouni-Denis et Pierre Pittet) n'obtient que 10,88% des voix. Ni l'un ni l'autre n'atteignent la barre des 12,5% des inscrits et sont donc éliminés pour le second tour.

Fin janvier, le Rassemblement avait écarté toute possibilité de candidature commune avec les socialistes pour les départementales. Une «intransigeance» qu’a regrettée Christophe Bouvier, le premier secrétaire de la fédération PS de l’Isère. Une stratégie que les écologistes isérois paient eux aussi aujourd’hui.