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Libération

Un enjeu de bascule en Meurthe-et-Moselle

publié le 22 mars 2015 à 22h47

Pour la droite, la Meurthe-et-Moselle figurait sur la liste des départements jugés «gagnables». Mais dimanche soir à 22 heures, la bascule de ce bastion de gauche, seul département socialiste de l'Est, détenu par le PS depuis 1998, était loin d'être évidente. La participation atteint presque 50%, soit 10 points de plus qu'aux cantonales de 2011. Le Front national a profité de ce regain d'intérêt des électeurs pour le scrutin, la gauche aussi. Elle sera présente au deuxième tour dans 21 cantons sur 23 et se dit «en ballottage favorable». Alors que, à droite, on minimise les ambitions de reconquête claironnées durant la campagne.

«Identique». Au fil des dépouillements, il apparaît que le FN se maintiendrait dans nombre de cantons. Dans le nord, on s'acheminerait vers des duels Front de gauche-FN, sauf à Longwy où c'est le PS qui reste en lice. «Dans ces territoires, la droite républicaine disparaît au profit du FN, a réagi dimanche soir Mathieu Klein, président PS du Conseil général. Pour nous, c'est une reconduction à l'identique de nos scénarios. Dans ces cantons, les électeurs ont toujours voté à gauche au deuxième tour.» En périphérie de Nancy, à Saint-Max, Vandoeuvre, Laxou, le FN est sorti. Ainsi Dominique Bilde, eurodéputée FN et conseillère régionale de Lorraine est éliminée (9%).

A Nancy, ville traditionnellement acquise à la droite, la gauche semble résister et fait de bons scores. Elle est en tête dans deux cantons sur trois et dépasse la barre des 30% partout. Dans les cantons ruraux, le FN arrive plus souvent en tête. Même dans son canton de Baccarat, où le PS a été éliminé, Michel Marchal, chef de file de l’opposition UMP au Conseil général, est devancé par le FN.

Quatre triangulaires se profilent, notamment dans les cantons de Lunéville 1 et 2, Grand Couronné et du Meine au Santois. Bertrand Masson, premier secrétaire fédéral, annonce d’ores et déjà que le PS pourrait se désister dans les cantons où il y a un risque d’élection d’un conseiller FN.

«Remobilisation». Alors que, durant la campagne, la droite a misé sur le climat national morose, la stratégie de la gauche a consisté à ramener l'enjeu du scrutin à son échelle locale et à communiquer sur son bilan : le tarif social dans les cantines des collèges, la gratuité des transports scolaires, l'accompagnement des personnes âgées…

A l'heure du dépouillement, dans son bureau de vote du quartier ouvrier nancéen des Trois-Maisons, Mathieu Klein, président PS sortant du conseil général, se disait «moins pessimiste que quelques jours auparavant», déclarant avoir senti «une forme de remobilisation de l'électorat de gauche ces derniers jours».