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En Meurthe-et-Moselle, la droite loupe sa cible

Eliminée dans 8 cantons sur 23, elle fait moins bien que le Front national, et sa réserve de voix est inférieure à celle de la gauche en vue du second tour.
Une Dombasloise se rend dans une salle de boxe transformée en bureau de vote à Dombasle-sur-Meurthe, en Meurthe-et-Moselle, dimanche. (Photo Mathieu Cugnot pour «Libération».)
publié le 23 mars 2015 à 17h15

L’enclave d’irréductibles gauchistes résiste à la vague bleue. La droite entendait reconquérir la Meurthe-et-Moselle, ce territoire lorrain perdu en 1998, le dernier département de gauche au milieu des dix que comptera la future grande région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne. Les résultats définitifs sont tombés et la tendance se confirme : l’opération reconquête est très mal engagée pour la droite. Même en abordant ce premier tour rassemblée, elle a d’ores et déjà été éliminée dans 8 cantons sur 23. Ainsi en est-il de Toul, fief de Nadine Morano. Là, le second tour se déroulera entre le PS (majoritaire) et le FN.

La droite meurthoise ne parvient à se hisser à la première place que dans cinq cantons. C’est en deçà du score du FN, qui a fait une percée dans ce bastion de gauche et se place en tête dans neuf cantons. Le chef de file de l’Union de la droite, du centre et des indépendants et conseiller général sortant, Michel Marchal, a été doublé par le FN à Baccarat. Le parti de Marine Le Pen est néanmoins rejeté dans six cantons, dont Nancy et trois autres, accolés à l’agglomération.

La droite est donc en ballottage défavorable. Pour aborder le second tour, elle ne dispose pas de la même réserve de voix que la gauche. Même divisée, celle-ci parvient à se qualifier. Dans la moitié des cantons, concentrés essentiellement dans le Nord et l’Est – des terres ouvrières –, les électeurs avaient le choix entre deux tickets : généralement l’un socialiste, l’autre Front de gauche. Parfois, un duo divers gauche venait se rajouter. Ce fut fatal à Pont-à-Mousson. Dans le Val de Lorraine, en revanche, malgré une liste Lutte ouvrière et une autre Front de gauche, le PS accède au round suivant face au FN.

Finalement, ce qui peut jouer en faveur de la droite, ce sont peut-être les électeurs de gauche. Il y a pas moins de six triangulaires dans le département. Le président du Conseil général, Mathieu Klein, avait annoncé qu’en cas de triangulaire avec un FN en tête, les binômes de gauche terminant en queue de peloton se désisteraient. Ce sera le cas dans les deux cantons de Lunéville. La PS se maintient ailleurs, où les scores se tiennent dans un mouchoir de poche. A Pont-à-Mousson et Baccarat, où des duels FN/Union de la droite s’engagent au deuxième tour, Klein appelle à voter pour la droite.