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Libération
Interview

Yannick Jadot: «Pour des coalitions de projets»

Yannick Jadot Député européen Europe Ecologie-Les-Verts
publié le 23 mars 2015 à 21h46

«Valls nous dit : "Tous derrière nous contre le FN." Et Hollande: "Je ne change pas de cap politique." Cela ferme la porte à tout partenariat. Avec José Bové, Pascal Durand et Dany Cohn-Bendit, nous restons sur la même ligne, celle de l'autonomie de l'écologie politique. Notre projet de transformation de la société n'est ni à brader avec le PS ni à diluer avec le Front de gauche. Nous sommes pour des coalitions de projets. Ce que je reproche à certains de nos amis, comme Cécile Duflot ou Jean-Vincent Placé, c'est de faire primer les jeux d'alliance sur la construction d'un projet commun, en pensant à tort que cela suffira à nous redonner un espace politique.

«Nous refusons cette alternative qui consisterait soit à détester les socialistes en s’alliant avec Jean-Luc Mélenchon soit à gouverner avec le PS sans coalition de projets. Les accords d’appareils, cela ne concerne plus les électeurs, voire cela les révulse. C’est de la vieille politique. On ne peut pas demander aux écolos de se montrer tactiques, de juger que la politique de Valls est moins pire que serait celle de Sarkozy car ils ont été trop déçus. La réforme territoriale devait relancer la démocratie locale ? C’est un carnage. Sur l’injustice sociale, la désertification des territoires, il y a une désertion du gouvernement.

«Pour les élections régionales, nous défendons le développement des PME dans les énergies renouvelables, les transports collectifs et l’agriculture de proximité. Avant d’en discuter avec le PS ou le Front de gauche, il nous faut convaincre une partie de la société de la pertinence de nos propositions, retrouver une dynamique. Puis négocier une alliance qui en reprenne certaines. Si François Hollande veut vraiment l’union, il faut qu’il mette en place la proportionnelle car ce scrutin oblige à la coalition : regardez comment Merkel a dû intégrer le Smic. Un plan de soutien aux renouvelables et l’abandon de deux, trois grands projets comme Notre-Dame-des-Landes ou la LGV Lyon-Turin seraient une bonne base de discussions.»