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Libération
Droit de suite

A l’UMP, des élus locaux choisissent le PS pour faire barrage au FN

Du côté de la majorité, on pointe la «totale confusion» de l’UMP dans sa stratégie du «ni-ni».
Dans un bureau de vote du Var, dimanche, pour le premier tour des départementales. (AFP)
publié le 24 mars 2015 à 20h06

C’est peut-être une leçon de ces départementales. Nicolas Sarkozy et les siens ont beau continuer dans leur stratégie du «ni PS, ni FN», certains responsables locaux de droite préfèrent parfois voir un socialiste élu plutôt qu’un frontiste. Surtout lorsque son élection permet à la droite de conserver le département (Var) ou de s’éviter une opposition frontiste conséquente (l’Aisne ou le Gard, par exemple).

«Je ne veux pas que le Front national accède au pouvoir [dans le Gard] et je ferai tout pour l'empêcher, a expliqué, mardi, sur France Bleu, le sénateur et maire UMP de Nîmes, Jean-Paul Fournier. Dans tous les cantons où il y aura un candidat FN contre un candidat de gauche, j'en appelle au front républicain.»

La veille, le président UMP sortant du conseil général du Var, Horace Lanfranchi, avait appelé les «électeurs de droite, comme de gauche, à se mobiliser […] afin de faire barrage au Front national» et ses «thèses haineuses». Dans d'autres départements, (Aisne, notamment) des binômes ont aussi choisi de se retirer pour éviter une victoire de l'extrême droite. Même si certains responsables UMP estiment que le faire revient à «offrir» leurs électeurs au FN… «C'est évident que dans certains endroits, ça va pas nous aider à gagner s'ils se retirent !» convient Christophe Borgel, le monsieur élections du PS.

Du côté de la majorité, on se réjouit ainsi de pointer la «totale confusion» de l'UMP dans sa stratégie du «ni-ni». Depuis les résultats du premier tour, et l'appel aux «républicains» lancé par le Premier ministre Manuel Valls, ils ne cessent de pointer les divergences entre responsables nationaux et locaux, ou entre UMP et centristes. Une patate chaude que n'a pas manqué de leur renvoyer Sarkozy, mardi matin, sur RTL. L'ancien président a ainsi pointé «une dizaine de cas très précis où les candidats du PS arrivés en troisième position se maintiennent».

Contrairement aux législatives de 2012 ou municipales de 2014, les socialistes n’ont pas eu, cette fois-ci, de grandes difficultés pour pousser leurs candidats à se désister lorsqu’ils arrivaient troisièmes, sans aucune chance de l’emporter et avec un risque FN. Reste à voir si cela marchera toujours lors des régionales de décembre, quand il s’agira, en Paca ou en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, de dire aux socialistes de laisser la région à la droite et l’extrême droite.