Le temps où l'ex-ministre socialiste Charles Josselin, ancien président du conseil général, situait son département des Côtes-d'Armor «en haut à gauche» est révolu. Après trente-neuf ans de règne sans partage, la gauche va céder la place à l'Union de la droite et du centre, qui a remporté 17 des 27 nouveaux cantons costarmoricains, contre 10 pour la gauche.
Un résultat qui ne manque pas d’étonner dans ce bastion de gauche longtemps réputé inattaquable, même si le premier tour laissait planer toutes les supputations. Il n’aura été possible qu’avec un report substantiel des voix du FN, arrivé en tête le 22 mars avec 19% des suffrages, vers les candidats de droite. Le PS, qui avait subi à plein les effets dévastateurs d’une gauche atomisée, n’aura pas réussi à rassembler son camp et à renouer avec les électeurs écolos et Front de gauche. L’ex-candidat désigné à la succession de Claudy Lebreton, Vincent Le Meaux, élu sur le canton de Bégard, devra se contenter d’un siège de leader de l’opposition.
Le député européen UMP Alain Cadec, qui disputait un duel serré sur le canton de Plérin, peut, lui, se réjouir doublement. D’abord, d’avoir été élu d’un cheveu dans un canton dévolu à la gauche, puis d’avoir remporté avec ses alliés une victoire historique.