L'hypothèse de voir concourir deux listes de droite, l'une UMP et l'autre UDI, pour les prochaines régionales en Ile-de-France, ne fait pas l'unanimité au sein de la formation de centre droit conduite par Jean-Christophe Lagarde. Certaines voix s'élèvent pour réclamer l'union dès le premier tour entre l'UMP et son allié centriste, au nom «de l'efficacité politique».
Réservoir. En l'état, la liste centriste sera conduite par Chantal Jouanno, sénatrice de Paris élue sous l'étiquette UMP. «Et sur cette candidature, il y aura zéro négociation», avertit Jean-Christophe Lagarde, député maire de Drancy (Hauts-de-Seine), bien décidé à défendre une candidature centriste indépendante dans la région capitale : la porte-drapeau de l'UDI répond à la sociologie francilienne et offre à la candidate de l'UMP, Valérie Pécresse, un réservoir de voix au second tour. La fusion des listes entre les deux tours est déjà acquise. Un apport centriste non négligeable puisque selon un récent sondage de l'institut Louis-Harris, la karateka Jouanno est créditée de 10% des intentions de vote. Malgré ce bon score, le choix de Lagarde est contesté en interne. Le député Maurice Leroy, réélu à la tête du département du Loire-et-Cher, fait partie des partisans d'une liste commune UMP-UDI emmenée dès le premier tour par l'ancienne ministre Valérie Pécresse, chef de file de l'opposition au conseil régional.
«Il suffit de regarder ce qui s'est passé aux départementales. Partout où nous sommes partis unis, nous avons gagné», constate Maurice Leroy pour qui «en 2004, la candidature d' André Santini avait du sens. Il avait alors fait 17%. Et ce n'est pas un sondage qui donne Chantal Jouanno à 10% qui vient contredire tous ceux qui la donnent à 5%». Les mauvaises langues de l'UDI ne se privent pas de gloser sur le colibri que la candidate centriste s'est choisi comme emblème de campagne. «C'est le seul oiseau capable de faire du vol stationnaire comme elle dans les sondages», rigole un adversaire de sa candidature. Une espèce qui rassemble nombre d'anciens partisans d'Hervé Morin - lui-même assuré de conduire une liste d'union dans la Normandie réunifiée. Tout comme Philippe Vigier, également adoubé dans la région Centre. «Pas besoin d'être grand clerc pour comprendre que les amis de Nicolas Sarkozy sont en train de monter au créneau pour défoncer la candidature de Jouanno afin de mieux bétonner la leur», dénonce un proche de Jean-Christophe Lagarde.
Sellette.D'autant qu'au sein de l'UMP, certains s'énervent du sort particulièrement favorable réservé aux cousins centristes. Sur les sept régions jugées gagnables par la droite aux régionales de décembre, l'UDI conduirait les listes dans trois d'entre elles, Normandie, Centre et Bourgogne. Mais la candidature de Jouanno en Ile-de-France agace suffisamment le patron de l'UMP - qu'elle a conseillé à l'Elysée avant de devenir ministre des Sports - pour remettre en cause cette répartition. Serait alors sur la sellette, François Sauvadet, chef de file de l'UDI en Bourgogne-Franche-Comté qui, dans cette région que la droite juge gagnable, fait face aux ambitions de l'UMP Alain Joyandet, lequel se verrait bien tête de liste.