Adeux ans de la prochaine élection présidentielle, la fondation Terra Nova dresse un bilan de la primaire ouverte socialiste de 2011 et avance quatre propositions afin de «poursuivre le mouvement engagé». Le think tank, réputé proche du Parti socialiste, explique que la primaire de 2011 «a permis de sortir des querelles de leadership dans lesquelles le parti était enferré depuis le retrait de Lionel Jospin». Et qu'elle «a ouvert le débat d'idées, en organisant des échanges contradictoires de qualité». Le rapport avance également que cette procédure, «ouverte, transparente et adaptée à la présidentialisation des institutions, a donné au vainqueur une légitimité populaire d'entrant, et elle s'est traduite par une progression spectaculaire dans les intentions de vote». Voilà pour les acquis. Mais la fondation juge nécessaire d'améliorer cet exercice et propose quatre solutions.
Ouvrir le vote à toute la gauche…
Une primaire de coalition, plus ouverte que celle de 2011. Ouverte aux écologistes, donc, ou à «tout autre composante de la gauche», selon le rapport qui étudie les effets sur les électeurs de EE-LV ou du Front de gauche. Avantage : cette primaire «serait un instrument de rassemblement souhaitable, en vue d'une compétition où le scénario du 21 avril 2002 est devenu probable».
Noter les candidats
Passer du vote majoritaire uninominal à deux tours au jugement majoritaire à un tour. Il consisterait à demander aux électeurs d’évaluer tous les candidats, au lieu d’en choisir un seul. L’électeur serait, dans ce cas, invité à évaluer et juger chaque candidat en lui attribuant une mention (excellent, bien, etc.). Avec cette méthode, les écarts produits ne stigmatisent pas les perdants.
Elargir le dispositif aux élections locales
Ajouter aux statuts du PS un article indiquant que la primaire doit être une possibilité pour tous les niveaux d’élection locale, en précisant les conditions requises à chaque échelon.
La rendre optionnelle en cas de sortant
Maintenir le caractère systématique de la primaire ouverte quand il n’y a pas de président sortant et la rendre optionnelle dans le cas contraire. Une proposition loin d’être anodine. Le PS a inscrit dans ses statuts, en 2012, le caractère systématique de la primaire, alors que François Hollande sera, sauf catastrophe, le candidat naturel en 2017.