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Réforme du collège: les parlementaires UMP à l'offensive

Collège, quelle réforme ?dossier
Une grosse centaine d'entre eux a signé la lettre ouverte que Bruno Le Maire a adressée à François Hollande.
Christian Jacob et Bruno Le Maire à l'Assemblée nationale, le 3 mars. (Photo AFP. Jacques Demarthon)
publié le 6 mai 2015 à 18h00

Après leur lettre ouverte à François Hollande rendue publique ce matin (voire ci-dessous), les députés UMP, qui demandent le retrait de la réforme du collège au président de la République, ont fait le service après-vente cet après-midi à l'Assemblée. Ils sont près de 152 parlementaires de droite et du centre (dont 104 députés) à avoir signé le texte de Bruno Le Maire qui met en garde contre un «naufrage pour notre Nation». Rien de moins.

L'ancien ministre, normalien et germanophile, s'insurge notamment contre la suppression des classes bilingues qui «fragiliser(ait) l'apprentissage de l'allemand», «une faute politique que nos amis allemands ne peuvent comprendre».

Salle des Quatre-Colonnes, à l'Assemblée nationale, Eric Ciotti, député UMP des Alpes-Maritimes juge par ailleurs que les nouveaux programmes «tourneront le dos à la réalité historique de notre pays» et y voit «une refonte totalement idéologique» de l'enseignement de l'Histoire. Surfant sur la même vague Julien Aubert (Vaucluse) va plus loin : «C'est incroyable que l'islam devienne une matière obligatoire et que les Lumières ne soient plus qu'un enseignement facultatif.» Un argument très en vogue à droite, et que le gouvernement démonte dans son vrai-faux sur la réforme: «L'histoire des trois religions monothéistes sera étudiée, comme actuellement. Une place plus importante qu'aujourd'hui sera faite dans les nouveaux programmes à l'enseignement laïque du fait religieux.»

De nouveau interrogée ce mercredi (après quatre questions mardi sur le même sujet), la ministre de l'Education, Najat Vallaud-Belkacem, promeut le «développement de petits groupes de travail», «l'apprentissage d'une deuxième langue vivante plus tôt dans la scolarité», «l'introduction du numérique» au collège. Mais pour Daniel Fasquelle (UMP, Pas-de-Calais) qui plaide pour la remise en cause du collège unique, la réforme «va niveler par le bas»: «Ce sera de la garderie et une incroyable perte de temps».

Jean-Frédéric Poisson déplore également le sort réservé à l'enseignement du latin et du grec: «Comme si seuls les enfants de riches apprenaient les langues anciennes, c'est bête», soupire-t-il. «Au lieu de cette machine à échouer que prépare la réforme, il faut réaffirmer des programmes solides», préconise-t-il, tout en concédant que la droite lorsqu'elle était au pouvoir «n'a pas fait des étincelles en éducation, c'est peu de le dire…»