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Libération

Epinglée, Dati se dit victime d'une «cabale politique» dans son propre camp

La maire du 7e arrondissement de Paris est épinglée pour des factures de produits de luxe restées impayées, à l'époque où elle était Garde des Sceaux. Elle met en cause des proches de Nicolas Sarkozy.
Rachida Dati, le 6 octobre 2014 à Paris (Photo Lionel Bonaventure. AFP)
publié le 14 mai 2015 à 11h40

1 200 euros pour des accessoires de vêtements, 400 euros pour des pâtisseries... Rachida Dati a dépensé, lorsqu'elle était Garde de Sceaux, près de 9 000 euros en frais de réception et de représentation. Mais ces factures ont été retoquées le 22 janvier par la Cour des comptes, parce qu'il n'y avait pas toujours de justificatifs révèle le Point. Sur 269 000 euros de réceptions en 2007, 8 985,87 euros, notamment pour des foulards Hermès selon l'hebdo, ont été invalidés. Et c'est le comptable de l'époque qui va devoir payer. Pareil pour les quasi 180 000 euros de contrats passés en 2008 et 2009 avec la société de conseil de Pierre Giacometti, alors l'un des principaux conseillers de Sarkozy, impliqué dans l'affaire des sondages de l'Elysée.

L'ancienne ministre aurait notamment pioché dans l'enveloppe du ministère «destinée à financer des événements, fêtes et autres garden-parties».  Rachia Dati refute cette décision et se dit ce jeudi victime d'une«cabale politique», dans son propre camp, mettant en cause des proches de Nicolas Sarkozy. «Le ministère de la Justice ne m'a jamais financé de dépenses personnelles ou acheté un quelconque vêtement», se défend l'ex-garde des Sceaux : «J'en ai parlé à Nicolas Sarkozy, je sais que son entourage... Rappelez-vous en 2010, ils ont failli me faire tomber, ils n'ont pas réussi parce que la justice était de mon côté», a-t-elle souligné. Elle était alors soupçonnée par des proches de Nicolas Sarkozy de diffuser des rumeurs sur la vie privée de l'actuel président de l'UMP.

«Je ne laisserai pas faire. S'ils veulent me qualifier, comme certains dans l'entourage de Nicolas Sarkozy, de voleuse de poules, d'arabe, de beurette... Certains me traitant de «zoubida»... Maintenant stop ! Sans vous parler des attaques sexistes. Si on veut me ramener sur le fric, sur le bling-bling, ça va, mais ce n'est pas le cas», a fustigé Rachida Dati. «Je n'ai jamais rien dit, on m'a proposé d'écrire des livres, j'ai toujours refusé mais maintenant, trop c'est trop !», a-t-elle menacé.

La maire du VIIe arrondissement de Paris aussi annoncé une plainte en diffamation contre Le Point. Enfin, elle a sommé Pierre Giacometti, conseiller de Nicolas Sarkozy, de s'expliquer sur les marchés qu'il détenait alors auprès de certains ministères, dont le sien, obtenu selon elle «à leur insu». Selon son avocat, Rachida Dati n'est pas en cause dans cet arrêt qui vise le comptable du ministère.