«Je suis militante au Parti socialiste depuis l’élection de François Mitterrand en 1981 mais je me suis officiellement engagée en 2006 lorsque Ségolène Royal fut candidate à l’élection présidentielle. Ma première réunion, celle où l’on présente les nouveaux adhérents, était très impressionnante et chaleureuse. Aujourd’hui, contrairement aux dernières années, être adhérent à un parti politique c’est plus compliqué, surtout au PS : les gens attendent beaucoup du parti au pouvoir. Or les résultats tardent à venir malgré les efforts consentis. Donc ils s’impatientent et le font payer très cher aux élections. Pour retrouver la victoire, le PS doit très vite renouer avec les classes populaires et moyennes pour recréer un lien avec son électorat. Mais il rencontre un gros problème. Il devient hélas peu à peu un parti d’élus et de fonctionnaires. Cette situation n’est pas viable pour une formation politique qui prétend porter la voix du peuple.
«En contradiction avec la hiérarchie, j’ai signé la motion C. Elle a été écrite par des militants de terrain, à partir d’un diagnostic après du porte-à-porte, des rencontres dans les marchés, les gares, les sorties de magasins. Elle a été nourrie par chaque adhérent. Nous estimons ne pas être écoutés par les dirigeants : le fossé se creuse entre l’appareil et ses adhérents. Ce n’est pas toujours simple à vivre. J’ai vu plusieurs camarades quitter le parti, déçus, alors qu’ils étaient attachés à la gauche.
«Le problème du congrès, c’est que les gens ne retiennent que les empoignades entre dirigeants qui restent dans la légende et font couler l’encre des journalistes. Mais pour moi, le congrès devrait être avant tout, un moment d’écoute, d’échange, de débats entre les dirigeants, les élus, les militants et des adhérents. Car ce sont ces derniers qui défendent toute l’année le parti sur le terrain malgré les critiques et sans compter les heures».