«J’ai adhéré au PS en novembre 2012, quelques mois après l’élection présidentielleà laquelle j’ai participé : mon 10 mai 1981 à moi. C’est à travers cette participation en tant que sympathisant que j’ai découvert l’univers du militantisme politique : distribution de tracts, porte-à-porte et meetings. Je me suis engagé pour mes parents qui sont venus s’installer en France il y a plus de trente ans, et qui n’ont pas le droit de vote. En 2007, ils auraient aimé donner leur voix à Ségolène Royal, qu’ils apprécient. Aujourd’hui, mes proches sont contents de mon engagement et m’encouragent. Ils sont fiers de voir qu’un membre de la famille s’investit politiquement.
«Depuis 2012, j’ai connu de bons moments, notamment lors des municipales, où j’étais présent sur une liste gauche plurielle aux Andelys, dans l’Eure. Mais ma plus grosse déception, ce sont les départementales de 2015. Je leur ai consacré beaucoup de mon temps. Au final, il n’y a eu que 48% de votants dans mon bureau de vote et dans des communes où j’ai distribué des tracts, les électeurs ont donné la majorité des voix au Front national.
«Aujourd’hui, le PS est en crise d’orientation. Il est divisé entre ceux qui demandent plus de gauche et ceux qui sont dans le camp des réformateurs. Le parti a besoin de se redéfinir, de se renouveler. Il est en perte d’identité. La communication n’est pas assez bonne - la rose ne veut pas dire grand-chose pour les jeunes -, contrairement au FN ou à l’UMP, qui collent des affiches avec des idées et des slogans. Lorsque je cause de mon engagement à l’extérieur, c’est difficile. On est devenus inaudibles. Les gens nous prennent pour des menteurs. Des amis militants ont quitté le PS. Certains parce qu’ils voulaient que les choses bougent et du renouveau dans les candidatures, notamment lors des municipales. D’autres parce que les idées qui émergent en réunions de section ne remontent jamais à l’étage supérieur.»