Un an après «l'affaire DSK», François Hollande, l'ex-premier secrétaire du PS, est élu président de la République. Alors que les éléphants ferraillent pour décrocher un ministère, Jean-Christophe Cambadélis lorgne une nouvelle fois vers Solférino. Il mène campagne. Face à lui, Harlem Désir. Le match est serré. Jean-Christophe Cambadélis a le soutien de Martine Aubry et de Jean-Marc Ayrault. L'ancien dirigeant de SOS Racisme a de son côté la «bande des quatre» ministres importants du gouvernement : Manuel Valls, Pierre Moscovici, Vincent Peillon et Stéphane Le Foll. Le 12 septembre 2012, Harlem Désir est désigné premier signataire de la motion majoritaire pour le congrès de Toulouse. Nouvel échec pour Cambadélis. Il reste tout de même en charge de l'international à Solférino. Les mois passent, le PS est en crise, et la rue de Solférino n'est pas très sereine, selon Cambadélis. Il détaille : «Harlem, c'est un perfectionniste, tant qu'il n'a pas tout dans le détail, il est terrorisé. A Solférino, il s'appuyait sur moi ou Bachelay pour les réponses. Il y avait un vrai problème.» Mars 2014, le PS se prend une rouste lors du premier tour des élections municipales. Harlem Désir convoque Jean-Christophe Cambadélis, qui n'a jamais été tendre avec lui : Désir jette l'éponge. «Je lui demande de pas en parler avant les résultats du second tour», se souvient Cambadélis.
Les résultats tombent, le PS a un genou à terre et Désir est exfiltré au gouvernement. On lui confie les Affaires européennes. La porte de Solférino s'ouvre une nouvelle fois. Cambadélis se pointe à l'Elysée pour annoncer sa candidature à François Hollande. Le Président pense à Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, au député Guillaume Bachelay, avant de donner son feu vert. Cambadélis explique avec humour : «François ne voulait pas me voir dans l'opposition.» Le 15 avril 2014, après des années d'échec, Jean-Christophe Cambadélis atteint son objectif. Il est élu avec 67% des voix par le conseil national, mais il a déjà en tête l'objectif de se faire élire par les adhérents du PS et sacré au congrès de Poitiers.