Jean-Christophe Cambadélis a été élu jeudi soir premier secrétaire du Parti socialiste. Il a remporté plus de 70% des voix face au «frondeur» Christian Paul. Ce vote «marque l'unité du parti pour la réussite du quinquennat», selon son camp. Ce score devrait à nouveau rassurer l'exécutif, qui s'était déjà félicité des résultats obtenus par Cambadélis la semaine dernière autour de sa motion (orientation politique) signée par Manuel Valls, la quasi-totalité du gouvernement, mais aussi Martine Aubry.
«Jean-Christophe Cambadélis devrait faire un score au-dessus de 70%» des voix, a affirmé à la presse Christophe Borgel, le responsable des élections du parti, au siège du PS rue de Solférino, peu avant minuit. Ces résultats partiels, mais qui ne devaient pas beaucoup changer, portaient sur «le dépouillement dans plus de 50% des sections».
«Je félicite de sa désignation Jean-Christophe Cambadélis, notre premier secrétaire pour la période qui s'ouvre», a aussitôt déclaré son challenger, le député «frondeur» Christian Paul. Quelques minutes plus tard, ont fusé des bravos et des acclamations provenant du bureau du premier secrétaire, qui selon Christophe Borgel, a débouché le champagne. «La victoire de jeudi dernier» de la motion A, «celle de ce soir qui l'élargit, montrent que le Parti socialiste s'est mis en situation de tourner la page de ses divisions», s'est félicité ce dernier. «On voulait un congrès de clarification : le message, c'est unité pour la réussite de la fin du quinquennat, unité pour le renouvellement des socialistes, l'unité pour un rassemblement nouveau de la gauche», a-t-il ajouté.
Jean-Christophe Cambadélis, 63 ans, était certain d’être élu : sa motion, signée à la fois par Manuel Valls et Martine Aubry, avait obtenu 60% des voix lors du premier vote jeudi dernier. En outre, les motions C et D (respectivement 1,5% et 9,5% des voix) devraient être des réserves de voix, la C et la D ayant dans l’ensemble appelé à voter pour lui. Le député de Paris attendait l’onction des militants, lui qui n’avait été désigné que par le seul parlement du parti en avril 2014 après l’exfiltration de son prédécesseur Harlem Désir vers le gouvernement. En 2012 Harlem Désir avait été élu avec 72,5% des voix.
La participation était toutefois seulement de «de 49 à 50%», sur un corps électoral de 131 000 militants appelés à voter. Jeudi dernier, 54,5% des adhérents s'étaient déplacés, reflet d'un parti fragile, miné par une importante hémorragie des militants.
Le rendez-vous de Poitiers (5 au 7 juin) entérinera les votes de ce jeudi et du 21 mai. Ce sera aussi l’élection des deux tiers des membres du conseil national (parlement), au prorata du score obtenu par chaque motion. L’occasion de tractations tous azimuts, y compris à l’intérieur de chaque motion, afin que chaque sensibilité ou sous-courant soit représenté.