Vendredi matin, on s'est pointé à Solférino pour observer Jean-Christophe Cambadélis, réélu Premier secrétaire du Parti socialiste avec près de 70% des voix. Une victoire facile. Devant la presse, le député a détaillé sa feuille de route pour les deux prochaines années. Le taulier du parti a pour objectif premier «le renouveau des têtes, et dans les têtes», un slogan qu'il a répété à l'envi tout au long de la campagne, pour promouvoir une «nouvelle génération» de responsables à la tête du parti. Une jeunesse «aux couleurs de la France, représentant des hommes et des femmes issu(e)s du terrain.» Il veut aussi «remettre les Français au cœur du combat [du PS, ndlr], réussir la fin du quinquennat et atteindre les 500 000 adhérents en 2017». Le même chiffre que Sarkozy pour Les Républicains…
Au fil des mots, Jean-Christophe Cambadélis a causé du rassemblement de la gauche et de la primaire, qui «ne figure pas dans la motion, mais elle reste une possibilité. Nous avons les mains libres, il y aura un conseil national à l'automne 2016 pour trancher cette décision». Le Premier secrétaire propose à toutes les forces de gauche de coorganiser l'université d'été du PS à La Rochelle. «Cela s'adressera aux écologistes, aux radicaux, au MRC et aux communistes. Puis nous créerons des collectifs départementaux pour poursuivre le débat. L'objectif est de dépasser le PS et les partis par un mouvement de la base pour faire une grande alliance populaire. Nous organiserons une convention en novembre 2016 de cette alliance populaire qui adoptera un schéma directeur pour la prochaine présidentielle», explique-t-il.
La tâche s'annonce ardue. On imagine mal Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche) et Pierre Laurent (PCF) coorganiser l'université du Parti socialiste tant les désaccords restent profonds. Du côté des écolos, toujours prêts à créer la surprise, Emmanuelle Cosse a dégainé un communiqué où elle explique qu'il n'apparaît «pas opportun de coorganiser cette université d'été. En revanche, les écologistes sont favorables à l'idée de participer aux travaux de cette université et de s'investir dans tous les espaces de dialogue qui visent à porter un projet politique progressiste pour la France et l'Europe».
En revanche, Emmanuelle Cosse propose de préparer des ateliers sur la loi de Transition énergétique, l’invention d’un nouveau modèle de développement économique et social, les réponses institutionnelles à apporter à la crise démocratique, et en profiter pour faire le bilan de l’accord conclu entre le Parti socialiste et EE-LV en 2011.
Jean-Christophe Cambadélis a encore du boulot avant de réunir toute la gauche sous le soleil de La Rochelle.