L'image de Thomas Thévenoud, publiée lundi en une de Libération et qui fait tant parler, va bien au-delà de la simple mise en scène ou de la recherche de spectaculaire. D'ordinaire, nous sommes confrontés à des hommes et des femmes politiques qui veulent garder le contrôle de leur image. Peu importe ce que l'on peut penser de Thomas Thévenoud et de ce qu'il a fait, il a eu le courage de faire une confiance totale à Rémy Artiges et de se plier au regard du photographe.
Il faut écouter ce que l'intéressé en a dit sur le plateau de la Nouvelle Edition, sur Canal + : «C'est le photographe qui a choisi cette pose, ce n'est pas de la communication politique. Je vois dans cette photo l'histoire d'un homme qui cherche son équilibre, en suspens dans une Assemblée nationale en travaux.» Ce qui fonctionne, ce n'est pas la volonté du sujet de faire passer l'image qu'il a de lui-même, mais d'accepter l'image qu'on a de lui. On a l'habitude de voir ça avec des comédiens, forcément à l'aise dans ce genre d'exercice, plus rarement avec des politiques. Et d'autant plus s'ils sont en position délicate. Pour Thévenoud, c'est une manière de reprendre la main en brouillant les codes de l'imagerie politique. Il redevient ainsi acteur de sa propre histoire.
À lire aussi L'interview de Thomas Thévenoud