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Libération

Congrès de Poitiers : les socialistes inquiets de la «guerre des Martine»

publié le 4 juin 2015 à 21h36

C'était écrit, il n'y aurait pas de bataille de Poitiers au congrès du PS qui s'ouvre ce vendredi. «Le congrès est un non-événement, le seul et unique truc qui peut foutre le bordel, c'est le Nord», prévenait pourtant lundi un dirigeant hollandais.

La guerre de succession socialiste dans le Nord oppose Martine Aubry et ses proches, dont le premier secrétaire fédéral Gilles Pargneaux, à Martine Filleul. Ancienne adjointe à la mairie de Lille, cette conseillère générale du Nord brigue la succession de Pargneaux, poussée par tout ce que le département compte d’anti-aubrystes, du ministre Patrick Kanner au député Bernard Roman en passant par l’ex-maire de Dunkerque et sénateur Michel Delebarre.

Une «guerre des Martine» aussi incompréhensible que savoureuse car se déroulant entre signataires de la même motion, la «A», celle qui rassemble très large, des amis de Hollande et de Valls à ceux… d’Aubry.

Au début du printemps, la maire de Lille avait fait planer le doute sur ses intentions pour le congrès : se rallier à la majorité, au grand soulagement du Président, ou apporter son soutien à l'aile gauche. En avril, après des semaines de tractations, elle avait fini par rejoindre Jean-Christophe Cambadélis, contre quelques ajouts sur le fond au texte d'orientation du premier secrétaire du Parti socialiste et une poignée de garanties. «Le deal c'était : pas de candidat contre elle dans le Nord, assure un responsable. Si les autres ne retirent pas leur candidate contre Pargneaux, elle raconte qu'elle viendra faire péter le congrès.» Ambiance.