La détermination de la centriste Chantal Jouanno à conduire une liste indépendante en concurrence avec celle portée par Valérie Pécresse marque un peu le pas. Pour deux raisons. L'entrée en lice du président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone a, selon les propres termes de la candidate centriste, «changé la donne».
Face au candidat de gauche, susceptible de parvenir à faire l'union, y compris avec les écologistes, dès le premier tour, la droite prendrait un gros risque en partant divisée à cette élection. L'argument avancé jusque-là par l'UDI, à savoir que la présence de deux listes au premier tour permettait de ratisser plus large et d'obtenir un score plus important que si elles partaient unies, a, selon certains sondages, du plomb dans l'aile. De plus, au sein même de sa formation, certains ne voient pas d'un très bon œil cette candidature indépendante face à Valérie Pécresse. «Dès le départ, il était évident que Chantal Jouanno n'irait pas jusqu'au bout. L'indépendance face à l'ex-UMP proclamée par Jean-Christophe Lagarde tout au long de sa campagne pour la présidence de l'UDI a ses limites. Comme au karaté, Chantal Jouanno a fait son kata pour impressionner le parti Les Républicains, mais cela n'ira pas plus loin», ironise un des dirigeants de l'UDI. Difficile également d'imaginer que la candidate UDI puisse continuer à jouer sa partition en solo alors que Yann Wehrling, le candidat du Modem de François Bayrou, n'est pas, loin de là, hostile à un rapprochement avec Valérie Pécresse dès le premier tour. «Il y a entre elle et nous de grandes convergences sur les propositions concernant le développement économique de la région ou encore en matière de transports ou d'écologie», explique Yann Wehrling. En cas d'accord entre le Modem et Valérie Pécresse, le comble serait que Chantal Jouanno s'en tienne à l'écart. «Je sais que je suis dans la balance», reconnaît la sénatrice UDI.
Son sort pourrait être rapidement scellé au profit d'un accord national incluant la Bourgogne (lire ci-contre). Elle réaffirme sa volonté de mener «une liste indépendante du parti Les Républicains. Mais je suis aussi clairvoyante. Je sais que tout cela ne dépend pas que de moi».
Chantal Jouanno se présentera dans les Hauts-de-Seine lors des prochaines régionales. Avec l’intention d’y briguer son prochain fauteuil de sénatrice. Pas sûr qu’elle soit accueillie à bras ouverts par les deux papys flingueurs centristes du département, le sénateur maire de Meudon, Hervé Marseille, et André Santini, député maire d’Issy-les-Moulineaux.