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Libération

Christophe Castaner «Je suis le seul qui incarne […] toute une région.»

Christophe Castaner candidat PS aux élections régionales en Paca
publié le 14 juin 2015 à 20h26

Vendredi, pour ses premiers pas dans la campagne des régionales en Provence-Alpes-Côte-d’Azur (Paca), Christophe Castaner s’est offert une photo de famille socialiste.

Si l'élection est encore loin (décembre), les récentes sorties médiatiques de ses adversaires - Marion Maréchal-Le Pen pour le FN et Christian Estrosi pour le parti Les Républicains (LR) - ont contraint le député et maire de Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence), désigné en février tête de liste, à se mettre en marche plus tôt que prévu : «Je suis venu pour gagner cette élection […]. Je suis le seul qui incarne non pas un territoire, non pas une politique nationale, mais toute une région.»

En coulisse, les critiques contre un Castaner piégé par la complexité des socialistes du Sud-Est remontent. Et s’il veut convaincre qu’une union de la gauche est possible dès le premier tour, difficile de faire oublier qu’il est l’un des rapporteurs de la loi Macron, dont l’article 28 sur le droit de l’environnement fait bondir les Verts. Délicat aussi de faire avaler au Front de gauche la politique gouvernementale d’austérité. Autre défi : avoir la famille PS en bloc derrière lui dans une région où chaque fédération est une féodalité.

Elu des Alpes-de-Haute-Provence, Castaner aimerait s'y présenter. Mais le patron du département et ex-bras droit de Jean-Noël Guérini, Jean-David Ciot, a confirmé qu'il serait le numéro 1 dans le 13. Et chacun de ses déplacements fait l'objet de moqueries des responsables PS du coin… En public, on en trouve quand même pour le défendre. Pour Jean-François Lovisolo, dirigeant PS dans le Vaucluse, Castaner«ne manque pas de talent». Il en aura besoin pour ne pas se retrouver derrière Estrosi et Le Pen au soir du premier tour, avec un choix difficile à faire : maintien au second tour au risque de faire gagner l'élue FN ou retrait de ses listes et appel à voter Estrosi. Mais Castaner se refuse à envisager l'hypothèse de la troisième place. Au risque de devoir régler cette question à la va-vite dans l'entre-deux-tours.