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Libération

Le maire FN de Hayange dans la tourmente

publié le 3 juillet 2015 à 19h56

Un été, un premier adjoint. A Hayange (Moselle), ville tenue depuis 2014 par le Front national, Damien Bourgois a jeté l'éponge jeudi. L'été dernier, c'était Marie Da Silva, suivie par deux autres élus. Les uns après les autres, ils se désolidarisent de leur maire, Fabien Engelmann.

Mercredi, Charlie Hebdo a révélé une affaire qui porte sur les législatives de 2012, quand Engelmann était candidat dans la 8e circonscription. Il a demandé à un militant et ami, Patrice Philippot, de créer une auto-entreprise. Celle-ci n'a qu'une vocation : éditer de fausses factures, soi-disant pour des opérations de tractage. Elles ouvriront droit à des remboursements de l'Etat au titre des dépenses de campagne.Patrice Philippot établit deux factures qu'il transmet aux mandataires des candidats : 7 020 euros pour Engelmann, 6 980 pour Delphine Haffner, candidate FN dans la 1re circonscription. Sur ces 14 000 euros remboursés par l'Etat, Philippot en garde 3 300. Le reste, il le remet aux candidats. A chaque fois, il leur fait signer un reçu.

Philippot a été auditionné durant trois heures vendredi. Le maire, lui, nie en bloc les nouvelles accusations : «Tout est légal, le tractage a bel et bien été effectué par Patrice Philippot», affirme-t-il.

«Le FN, ce n'est pas ça !» lance Damien Bourgois, le premier adjoint sur la sellette. Quand il a ouvert Charlie Hebdo mercredi, il s'est rappelé avoir été témoin d'une conversation téléphonique dans laquelle le maire intimait à Patrice Philippot de «tout détruire». Bourgois explique à Libération avoir «l'intime conviction de la culpabilité d'Engelmann. La coupe est pleine, je veux un maire aux mains propres».