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Libération

Une charte de l’humanité

publié le 13 juillet 2015 à 17h56

S’il est une chose qui reste sacrée en France, c’est bien la Déclaration des droits de l’homme de 1789, symbole de la Révolution fêtée le 14 juillet. Mais cette déclaration est-elle si intemporelle et universelle que nous voulons bien le croire ? Les droits de l’homme à la française ont-ils vieilli, dépassés par l’urgence climatique qui rend bien fragile leur vision anthropocentrée ? Selon le philosophe Yves Charles Zarka, c’est désormais l’humanité qui a des droits et des devoirs, et avec elle la Terre qui l’accueille. Il faut désormais une lecture «cosmopolite» des droits humains, qui ne se bornent pas à ceux d’un peuple ou d’une culture (celle de l’Occident) mais au destin commun qui les engage désormais tous. Le collectif Droit humains pour tou-te-s, lui, prône une révolution sémantique. Remplacer «droit de l’homme» par «droits humains» dans nos textes et nos discours et en finir enfin avec l’exclusion symbolique des femmes de l’humanité. Pour que plus jamais, une Olympe de Gouge n’ait à rédiger une Déclaration de la femme et de la citoyenne, contrepoids aux droits des hommes.