«On a besoin de beaucoup d’écologie en politique, c’est essentiel. Au sein de partis écologistes, mais aussi au-delà : il faudrait que l’écologie prenne plus de place dans les partis traditionnels et dans la politique française en général. Il ne faut pas que ce sujet soit l’apanage d’un seul parti, notamment car les autres formations risquent de s’en décharger. J’ai beaucoup de respect pour ceux qui s’engagent en ce sens, à EE-LV comme dans les autres partis. Ces derniers comptent aussi des convaincus, comme Nathalie Kosciusko-Morizet (LR) ou Chantal Jouanno (UDI). Au PS, je me demande… Beaucoup restent productivistes, même si Ségolène Royal a la fibre et connaît bien les dossiers, et que Laurent Fabius a pris le sujet du climat à bras-le-corps. Ce qui compte, ce qui m’intéresse, c’est qu’on avance. J’ai soutenu Nouvelle Donne, car ce parti est particulièrement ambitieux sur les questions climatiques. Je ne sens pas une telle dimension à EE-LV, et je le regrette même si certains élus, comme Denis Baupin et Ronan Dantec, sont très impliqués dans la préparation de la COP 21. EE-LV s’est peut-être trop politisé, on a parfois l’impression que ce parti oublie sa raison d’être première, la défense de l’écologie. Cela dit, on ne peut pas dissocier celle-ci du social, d’un regard sur la pauvreté, les inégalités. En ce sens, l’écologie est plutôt de gauche. Même si en France, on a la chance de ne pas avoir le même clivage politique sur le climat qu’aux Etats-Unis, où les républicains sont presque tous climatosceptiques.»
Interview
Jean Jouzel «On a parfois l’impression que le parti oublie sa raison d’être première»
par Coralie Schaub
publié le 19 août 2015 à 19h56
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