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2017 : Mélenchon se dit plus capable que Hollande d'être au second tour

Dans un long entretien publié par «les Inrocks», le leader du Front de gauche fait la leçon à Alexis Tsipras, tacle Cécile Duflot et dégomme le locataire de l'Elysée.
Mélenchon en une des Inrocks jeudi. (Photo DR)
publié le 25 août 2015 à 17h14

Barbe de trois jours grisonnante, chemisette blanche, cheveux en arrière : Jean-Luc Mélenchon, l’anti-bobo revendiqué, affiche son côté hipster en une des

Inrocks

(mercredi en kiosque). Les journalistes qui l’ont interviewé décrivent le leader du Parti de gauche comme

«optimiste et pugnace»

. Un homme qui

«préfère la méditation historique au coup d’éclat permanent»

.

Pourtant, au fil des mots et des douze pages de l'entretien, Mélenchon multiplie les coups d'éclat et les attaques frontales. La Grèce d'abord. Il cause de son amour pour Varoufakis et de sa rupture avec Tsipras. «Il avait des impréparations politiques. Impréparation théorique, d'abord. Il n'a pas assimilé l'importance du tournant de la construction européenne depuis le traité budgétaire signé par Hollande et la constitution de 2005», dit-il avant d'ajouter : «Quelle idée d'accepter de rester enfermé pendant dix-huit heures, seul face à dix-sept autres personnes ? N'importe quel syndicaliste sait qu'on ne fait pas ça.»

Jean-Luc Mélenchon revient en France. Il aborde, un peu, la question des alliances et sa rupture avec Cécile Duflot : «Rien ne me laissait prévoir l'explosion qui allait suivre. Sa tribune assassine contre moi dans Libération était un prétexte pour rompre le rapprochement. Me comparer à l'extrême droite nationaliste de Déroulède, c'était vouloir me blesser. Elle y est parvenue.» Puis, une attaque plus forte : «Elle ne connaît ni l'histoire de France, ni les bases de la géopolitique européenne.»

Mais le sujet préféré de Jean-Luc Mélenchon reste la présidentielle. Le candidat du Front de gauche en 2012 refait l'histoire. Il s'épanche sur ses 11 % et la méchanceté des (méchants) médias à son égard. En vue de 2017, il affirme : «Je n'ai pas dit que je me présentais. Peut-on en finir avec l'idée qu'une candidature est un moment délicieux et la notoriété un bienfait des dieux ? C'est une épreuve terrible ! Je fais mon devoir. Je dois faire comme si j'étais candidat car le moment venu, il faut être préparé et ne pas attendre la dernière minute.» Sa manière de s'imposer dans les esprits. Le second tour ? «Je crois que je peux y être. Mais lui non.» Lui, c'est François Hollande. Selon Mélenchon, le président de la République «ne sera même pas candidat, il ne pourra pas se représenter. Le monde entre en turbulence. Un minimum de bon sens va peut-être pousser les socialistes à penser que cet homme-là n'est pas taillé à la mesure des événements.»