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Libération

Après François de Rugy, d’autres départs écolos à prévoir ?

publié le 27 août 2015 à 20h06

On tablait sur le départ de Jean-Vincent Placé. C'est en fait le patron non pas des sénateurs mais des députés Europe Ecologie-les Verts qui a claqué la porte le premier. «Pour moi, EE-LV, c'est fini, affirmait jeudi François de Rugy au journal le Monde. On n'arrive plus à avoir les débats, ni de fond ni stratégiques.» Alors que ses camarades s'étonnent du tempo de son annonce, ce dernier explique à Libération qu'il «n'a pas voulu parasiter les journées d'été d'EE-LV» à Lille, le week-end dernier . Mais qu'il ne voulait pas «être dans l'ambiguïté et l'hypocrisie» au moment où il appelle à «la lucidité et la franchise» dans son livre tout juste publié, Ecologie ou Gauchisme, il faut choisir.

De Rugy a donc choisi. «Je veux jouer un rôle d'éclaireur, de pionnier, de défricheur», confiait-il en route pour les «rencontres du Front démocrate» de l'ex-Vert et Modem Jean-Luc Bennahmias, où Manuel Valls a jugé utile de faire un crochet. «Partir, d'autres l'ont fait avant moi, d'autres le feront après», ajoutait De Rugy qui a été précédé par les députés Christophe Cavard puis François-Michel Lambert. A Lille, les écologistes se sont empoignés pour savoir s'il fallait se présenter aux régionales de manière autonome, voire faire accord avec le Front de gauche. De Rugy, comme Placé, est partisan d'un accord avec les socialistes, une position minoritaire à EE-LV.

«Je suppose que Jean-Vincent va suivre, mais je ne veux pas imaginer que le mouvement écologiste puisse se résumer au débat sur la stratégie d'alliances», prévient l'eurodéputé Yannick Jadot. Placé a averti qu'il «tirer[ait] toutes les conséquences» du vote militant du 12 septembre en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, région menacée par le vote FN, si c'est l'alliance avec le Front de gauche qui l'emportait.

D'autres voient Barbara Pompili sur le départ : la députée de la Somme prône aussi une alliance avec le PS dans sa grande région Nord. «Elle est habituée à être minoritaire localement, elle peut avaler cette couleuvre», décrypte un député. Qui ne croit pas davantage à une démission de Denis Baupin : «Il ne quittera pas le parti tant que sa femme, Emmanuelle Cosse, en sera secrétaire nationale.»