Des départs qui font des heureux. Les sorties théâtrales de François de Rugy et de Jean-Vincent Placé sont accueillies avec le sourire à Toulouse, où le Parti de gauche tient tout le week-end ses Universités d'été. Les deux anciens écolos étaient en effet farouchement opposés à des alliances entre EE-LV et le Front de gauche pour les régionales de décembre 2015. Dans une tribune publiée sur le site de L'Obs, il y a près d'une semaine, ils avaient dénoncé le choix de leurs anciens camarades qui «privilégient l'alliance avec la gauche protestataire à l'action avec la gauche réformiste […] au risque de faire disparaître l'écologie du champ politique et de la rendre impuissante». Le départ de ces tenants de l'aile droite des écologistes ouvre donc de nouvelles perspectives pour le PG et EE-LV.
Lors d'une conférence de presse tenue samedi soir, les deux coordinateurs politiques du PG, Eric Coquerel et Danielle Simonnet se sont félicités de cette nouvelle donne politique : «EE-LV est en train de clarifier sa position. Il y a une accélération possible dans un grand nombre de régions maintenant.» Eric Coquerel, présent lors des universités des écolos, à Lille la semaine dernière, a d'ailleurs été étonné «de l'attente très forte d'une alliance entre les deux partis. On a bien vu qu'il y avait deux lignes chez eux, et c'est ce qui a sûrement accéléré les départs de Placé et de de Rugy».
Embouteillages
Des alliances entre le Parti de gauche et EE-LV sont déjà en très bonne voie dans cinq régions (1). Des discussions pourraient même reprendre en Bretagne, dans le Centre, l'Aquitaine et les Pays-de-la-Loire. «On va vivre deux semaines absolument décisives, au cours desquelles il peut tout se passer. Il faut dépasser le Front de gauche d'hier et aller plus loin dans l'alternative en marche», a précisé Eric Coquerel.
Reste l’épineuse question de l’Ile-de-France où il y a embouteillage de têtes de liste au sein de la gauche alternative. Emmanuelle Cosse (EE-LV), Pierre Laurent (PCF), Eric Coquerel (PG) et Clémentine Autain (Ensemble) ont annoncé leur volonté de se présenter.
Une rencontre est prévue en fin de semaine entre le Parti de gauche et l’équipe de la secrétaire nationale d’EE-LV pour discuter d’un éventuel accord. Mais la présence, sur la liste des écologistes en Ile-de-France, du mouvement Cap 21 de Corinne Lepage proche de Jean-Luc Bennahmias, pose problème au sein du PG. Une réunion avec toutes les composantes du Front de gauche est également prévue le 7 septembre pour évoquer cette question francilienne.
Tout n'est pas rose entre les rouges du PG et les Verts. Dans le sillage de Jean-Luc Mélenchon, qui dans un entretien à Sud Ouest s'était emporté contre des écolos «sectaires», les élus du Parti de gauche préviennent leurs futurs alliés : «Ça ne peut pas être un ralliement. Il ne peut pas y avoir à chaque fois une tête de liste EELV.» La mise en place de binômes avec une tête de liste et un porte-parole de chaque parti, sera proposée dans toutes les régions où il y aura des accords.
(1) Rhône-Alpes-Auvergne, PACA, Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Bourgogne-Franche-Comté