Voilà qui ne va pas rabibocher les écologistes avec les socialistes. En déplacement mardi à Strasbourg, la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, s'est laissée aller à une déclaration hasardeuse sur la fermeture des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), promesse électorale de François Hollande. «Quand Flamanville ouvrira, Fessenheim devra fermer», a-t-elle expliqué. Or, puisque l'EPR en construction dans la Manche subit des retards à répétition et qu'«on sait maintenant que ce sera fin 2018», a rappelé la ministre, alors «en effet Fessenheim devra fermer». Une fermeture repoussée à 2018 alors que Hollande, en mars, avait assuré qu'elle se ferait «à l'horizon de la fin du quinquennat» ? «Nous n'avons pas changé de ligne», déminait-on mardi dans l'entourage du Président.
Quelques heures après ses propos, la ministre de l'Ecologie a dû retropédalé : «La fermeture de Fessenheim n'est pas reportée, elle doit être organisée dans le cadre de la nouvelle loi. Il n'y a aucun sujet de polémique» a-t-elle tweeté. Trop tard. Car en liant la fermeture d'une des plus vieilles centrales françaises à l'ouverture du site de Flamanville, Royal a provoqué l'ire des opposants au nucléaire. Lesquels ont tout de suite dénoncé un nouveau manquement à la promesse présidentielle. «C'est la goutte d'eau qui fait déborder la piscine», explique Cécile Duflot à Libération. (lire pages 14-15), Emmanuelle Cosse, la patronne d'EE-LV, rappelant que la centrale «est dangereuse, en panne constamment». «#Fessenheim fermera-t-elle un jour ? Il faut un référendum sur le nucléaire !» a tweeté Jean-Luc Mélenchon.