L'Union des démocrates et indépendants, ce rassemblement de la famille centriste échafaudé par Jean-louis Borloo, pourrait bien finir à l'encan. Les caisses de la formation centriste, aujourd'hui présidée par Jean-Christophe Lagarde, le député-maire de Drancy, sont à sec. Au point que le parti se demande s'il va pouvoir conserver son siège un peu démesuré de trois étages dans le XVe arrondissement rue des Volontaires, à un jet de pierre de celui du parti Les Républicains. Et les permanents ne sont pas sûrs de toucher leurs paies à la fin du mois. De là à voir débouler les huissiers pour demander à l'UDI de quitter les lieux, Jean-Christophe Lagarde en cauchemarderait presque. Pourtant, le successeur de Jean-Louis Borloo assurait mardi matin devant quelques interlocuteurs que l'UDI «ne connait aucun problème financier».
Mais le soir même, le bureau exécutif, réuni quasiment au grand complet au siège du parti, exige la lumière sur les chiffres. La situation apparaît désespérée aux yeux de certains. Le budget de fonctionnement annuel de l’UDI avait été établi à près de 3 millions d’euros annuels. Pour la fin de l’année, le parti s’attendait à un déficit de 300 000 euros. Seulement voilà, début septembre, l’UDI se retrouve déjà dans le rouge de cette même somme. Au bureau exécutif, les ténors du parti poussent des cris d’orfraie. Le loyer annuel de ce nouveau siège de 360 000 euros, jugé beaucoup trop élevé, des frais de campagne européenne de 180 000 euros non remboursés et donc à la charge du parti, plombent largement les comptes. Sans compter quelques primes de départ accordées à quelques-uns des proches collaborateurs recrutés par Yves Jégo, le président par interim de l’UDI après le départ de Jean-Louis Borloo.
Le bureau exécutif s'étrangle. « C'est simple, le parti est quasiment au bord de la cessation de paiement», résume un des membres de l'instance dirigeante de la formation centriste. A l'issue de cette réunion pour le moins tendue, la création d'une commission spéciale a été décidée, chargée d'examiner les bilans comptables de chacune des petites chapelles centristes de l'UDI. Histoire de s'assurer que tous versaient bien leur obole à la maison commune. Rien de moins sûr.
Afin de limiter les dépenses futures, le conseil national initialement programmé pour le 19 septembre a été reporté à des jours de veaux gras. Si beaucoup de responsables de l'UDI pointent un peu du doigt «la folie des grandeurs de Borloo et Jego», tous s'interrogent sur les capacités d'action des centristes dans les prochains mois. Faute de moyens.