A défaut de la fameuse «Poule au pot» d'Henri IV, les petits Palois se voient désormais offrir un repas végétarien à la cantine. Une mesure annoncée en mars par le maire de Pau nouvellement élu, l'ancien ministre de l'Education nationale François Bayrou, et instaurée depuis la rentrée scolaire. Bien avant donc que le vice-président du Parti radical valoisien, Yves Jégo, annonce l'application de cette même décision dans les établissements scolaires de sa commune de Montereau-Fault-Yonne (Seine-et-Marne).
Une décision mûrie par François Bayrou après la polémique initiée juste avant les élections territoriales par la décision du maire UMP de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), Gilles Platret, d'interdire les menus de substitution sans porc dans les écoles de sa ville, au nom de la défense de la laïcité. «Moi je ne mets pas la laïcité dans l'assiette des enfants», répète alors samedi sur son compte Facebook le maire de Pau et ancien candidat à la présidence de la République. Catholique pratiquant mais farouchement laïc, comme il se plaît à le répéter, il avait été l'auteur de la circulaire sur le port du voile à l'école lors de son passage rue de Grenelle. «La laïcité, c'est de permettre qu'on vive ensemble», a rappelé le président du Modem. Et pour lui, justement, «un repas végétarien n'a pas de connotation religieuse. Et n'est pas une manière d'opposer, c'est une manière de réunir. Il y a eu pendant très longtemps, et il y en a encore aujourd'hui, des millions de familles qui ne voulaient pas manger de viande le vendredi. Est-ce que c'était défendre la laïcité que d'obliger ces catholiques à manger de la viande le vendredi ?»
Une volonté de mettre fin dans sa ville à une petite guerre de religions autour des selfs des cantines.