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Libération

Papillomavirus : le vaccin marque des points

publié le 13 septembre 2015 à 20h36

C'est la plus importante étude jamais réalisée dans le monde sur le risque d'effets secondaires liés au vaccin «anti-HPV», c'est-à-dire le vaccin contre le virus du papillomavirus, responsable de la plupart des cancers du col de l'utérus. Ses conclusions, rendues ce lundi par l'Agence nationale de sécurité des médicaments et l'Assurance maladie (ANSM), sont claires : «Le bénéfice-risque est très largement en faveur de ce vaccin. Il faut continuer à vacciner, et en faire fortement sa promotion», explique le directeur général de la Santé, le professeur Benoît Vallet.

Cette recherche était très attendue, surtout en France où l’environnement se révèle particulièrement méfiant vis-à-vis des vaccins. Dans l’opinion court l’idée que ce produit pourrait provoquer des scléroses en plaque. Il n’en est rien. Le seul petit risque concerne le syndrome de Guillain-Barré : un ou deux cas supplémentaires pour 100 00 personnes. Pour le reste, rien ou presque. Le vaccin est très bien toléré.

Pour arriver à ce constat, plus de 2,2 millions de jeunes filles entre 13 et 16 ans, dont un tiers vaccinées, ont été suivies, pendant plus de deux ans.

Pour les autorités sanitaires, la situation s’éclaircit fortement sur le front de ce vaccin qui défraie la chronique depuis quelques années. En raison de son prix très élevé, - 80 euros restent à payer en moyenne par la personne vaccinée -, mais aussi parce que certains observateurs notent que les cancers liés à ce virus ne sont pas si fréquents que cela, et qu’il y a en plus un autre acte médical de prévention, le frottis, qui permet de le dépister tôt.

Pourtant, «la vaccination est indispensable», nous explique Agnès Buzyn, directrice de l'Institut national du cancer. «Certes il n'y a "que" 3 000 nouveaux cas par an, mais cela se traduit par 1 100 décès. C'est le cancer le plus évitable, et surtout le plus inégalitaire.»