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Libération

Face au FN, Hollande vante une ruralité positive et solidaire

publié le 14 septembre 2015 à 19h56

A la campagne et pas encore en campagne, du moins officiellement. François Hollande était accompagné lundi en Haute-Saône de douze de ses ministres, dont le premier d'entre eux, Manuel Valls, pour un «comité interministériel aux ruralités» délocalisé à Vesoul. L'occasion de confirmer les mesures annoncées lors d'une première réunion de ce type, à Laon (Aisne), en mars. Et de dire à ces «territoires en crise» que la gauche ne les a pas abandonnés. En Haute-Saône, Marine Le Pen était déjà à 25 % en 2012, et le Front national est arrivé en tête aux départementales, avec 30 % des voix.

«La ruralité, ce n'est pas une nostalgie, ce n'est pas une France figée […] repliée sur elle-même», a insisté le président de la République, vantant ce qui «fait» la «ruralité» (agriculture, forêt, innovations, modes de vie, solidarité…) pour mieux contrer la vision du «c'était mieux avant» portée par l'extrême droite et une partie de la droite : «Ce qui menace notre pays, ce n'est pas de perdre son identité, mais l'idée qu'il se fait de lui-même.»

Comme preuve d'amour, Hollande est arrivé à Vesoul avec «21 nouvelles mesures» dans sa besace. Rien de révolutionnaire, mais des aides bienvenues (et pour certaines connues) afin de pouvoir se poser en garant des services publics : «Maintien des stations-service indépendantes», installation de «bornes de recharge électrique tous les 50 km», création de 1 000 maisons de santé d'ici à 2017, promesse que «personne [ne soit] à moins de trente minutes d'un service d'urgence» , «couverture 4G sur 22 730 km de voies ferrées», extension du «prêt à taux zéro pour la réhabilitation des logements» à 30 000 communes rurales .

Le chef de l'Etat a également annoncé que la moitié du milliard d'euros destiné, dans le budget 2016, à l'investissement des collectivités locales serait «spécifiquement dédiée aux territoires ruraux». Après avoir visité une usine de meubles avec Valls, Hollande (qui stagne à 20 % de popularité dans les sondages) a fait stopper le convoi présidentiel pour serrer quelques pinces sur le marché du village. Façon de renouer avec ces «déambulations» improvisées dont il est friand. Surtout quand il est en campagne.