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Libération

Onfray et les «dictateurs laïcs»

publié le 14 septembre 2015 à 20h06

Lors de sa dernière conférence, vendredi au Mémorial de Caen, Michel Onfray s’est attaché à démontrer pourquoi le «7 janvier est notre 11 septembre». Il a renvoyé dos à dos deux «barbaries», celle d’Al-Qaeda et celle de l’Occident (et des Américains en particulier). Selon lui, nous vivons «un choc des civilisations» voulu par Ben Laden et validé par Bush. L’Occident judéo-chrétien, «la civilisation qui s’effondre, la nôtre», étant voué à subir des attaques incessantes de l’islam radical, d’une «civilisation en pleine forme». «Les soldats américains meurent pour un salaire alors qu’en face, il y a une armée de gens prêts à mourir pour des idées», a-t-il déclaré. Pour éviter «cette forme de "petite guerre" théorisée par Clausewitz», il a appelé à se «désengager de toutes ces guerres contre des gens qui ne nous ont rien fait». «Si nous voulons la paix, plutôt que de croire qu’il y a des bons et des méchants, il nous faudrait reprendre la diplomatie, les échanges, les discussions». Après avoir fustigé BHL, l’accusant «d’être à l’origine de la destruction d’un pays, d’un peuple, de la Libye», il a fait l’éloge de la figure des «dictateurs laïcs» au Moyen-Orient. Se gardant bien de citer Al-Assad, il a jugé qu’ils permettaient d’équilibrer «les forces et les terreurs» et qu’il faudrait travailler avec les «moins méchants».