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Libération

Cinq ans de prison avec sursis pour une mère qui a tué sa fille handicapée

L'accusée a été reconnue coupable du meurtre de sa fille mineure mais invoque «un geste d’amour».
Croquis d'audience montrant l'accusée Laurence Nait Kaoudjt (d) et ses avocats Eric Dupond-Moretti (c) et Anna-Maria Sollacaro au premier jour du procès, le 14 septembre 2015, devant la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine à Rennes (Photo BENOIT PEYRUCQ. AFP)
par AFP
publié le 15 septembre 2015 à 21h19

La cour d’assises d’Ille-et-Vilaine a condamné mardi à 5 ans de prison avec sursis une mère qui a mis fin aux jours de sa fillette très lourdement handicapée, Méline, en 2010 à Saint-Malo, suivant les réquisitions de l’avocat général, alors que les avocats de la défense avaient plaidé l’acquittement.

La condamnée a crié sa colère aux jurés et à la cour aussitôt après l'énoncé du verdict : «J'aurais mieux fait de mourir. Vous n'avez pas de cœur, vous n'avez pas compris mon geste d'amour : si, demain, vous lisez que je me suis suicidée, je vous regarde tous dans les yeux, c'est sur votre conscience».

Laurence Nait Kaoudjt, 49 ans, a été reconnue coupable du meurtre de sa fille mineure, particulièrement vulnérable du fait de son handicap, mais avec altération de son discernement et du contrôle de ses actes. «Il n'y aura pas d'appel : si eux [les jurés] n'ont pas compris, personne ne peut comprendre», a ajouté Laurence Nait Kaoudjt alors que le président de la cour d'assises Philippe Dary lui indiquait cette possibilité.

«Elle a tué sa fille, mais elle n’est pas une meurtrière»

Invoquant la «raison» avec la nécessaire reconnaissance de la culpabilité de Laurence Nait Kaoudjt dans le meurtre, mais aussi «l'empathie» avec la profonde douleur de cette mère qui avait tenté de se suicider juste après la mort de son enfant, l'avocat général Yann Le Bris avait requis cinq ans de prison avec sursis à son encontre.

A l'inverse, ses avocats, parmi lesquels Me Éric Dupond-Moretti, avaient plaidé l'acquittement, au nom de «la contrainte morale». «Elle a tué sa fille, mais elle n'est pas une meurtrière», avait plaidé Me Dupond-Moretti.

«Mon geste était un geste d'amour et je voulais partir avec ma fille Méline, je suis ici en vie», avait juste déclaré l'accusée juste avant que la cour ne se retire. Elle encourait la réclusion criminelle à perpétuité.