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Libération

En Rhône-Alpes-Auvergne, la gauche prend l’eau

par Maïté Darnault, (à Lyon)
publié le 16 septembre 2015 à 21h56

D’un côté, il y a les partisans du président du conseil régional sortant, Jean-Jack Queyranne, qui brigue un troisième mandat ; de l’autre, la fédération PS du Rhône. A Lyon, les réunions des instances du PS se sont corsées en vue des régionales de décembre. On s’attendait bien à un ou deux départs des listes (laborieusement) constituées autour de Queyranne. Mais pas à une telle hémorragie. Mardi soir, une vingtaine de candidats PS ont annoncé leur démission. En tête, Caroline Collomb, l’épouse de Gérard Collomb, qui règne sur la gauche lyonnaise depuis plus de trente ans. Sénateur du Rhône, maire de Lyon depuis 2001 et président du Grand Lyon, il avait demandé à constituer la liste de la métropole. Un cadeau qui s’est révélé empoisonné. Mi-mai, une première version de cette liste a été rejetée par le bureau fédéral du PS, au cours d’un vote à bulletin secret - alors que les scrutins internes se font en général à main levée. Approuvée une semaine plus tard, elle ne cesse depuis d’alimenter la frustration.

Premier objet de la grogne, la présence en deuxième position de Caroline Collomb, secrétaire de section dans le Ve arrondissement de Lyon. Ce choix n'a jamais enchanté Queyranne. Depuis la rentrée, il a fait planer le doute, envisageant de rétrograder Caroline Collomb sur la liste. Son motif : la nécessité d'intégrer aux listes au moins 50% de personnes de la société civile. Craignant de ne plus être en position éligible, Collomb a laissé entendre qu'elle pensait à se retirer. Queyranne s'est activé à la remplacer.

C’est la seconde cause de la grogne : la confirmation en deuxième position, au mépris d’une motion votée par la fédération du Rhône, de Farida Boudaoud, exclue du PS en 2014. Pour les municipales, elle s’était présentée sur une liste communiste dissidente et la droite l’avait emporté.

En Rhône-Alpes, les divisions au sein du PS s'ajoutent à celles de toute la gauche locale : aux régionales, le PS sera opposé à une alliance sauce grenobloise (Europe Ecologie-les Verts-Parti de gauche -Nouvelle Donne et Ensemble) et à une liste communiste. Hélène Geoffroy, maire de Vaulx-en-Velin, à la manœuvre pour Queyranne : «Il y a peut-être des histoires de personnes, de petites choses internes, mais la question la plus prégnante, c'est comment on va battre [Laurent] Wauquiez.» Ce jeudi, Jean-Jack Queyranne et Gérard Collomb font agenda commun pour l'inauguration d'un projet de développement durable. La poignée de main risque d'être glaciale.