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Mélenchon, faites ce que je dis, pas ce que je fais

Jean-Luc Mélenchon. (Photo Gonzalo Fuentes. Reuters)
publié le 17 septembre 2015 à 20h06

Les régionales approchent et les divisions, au sein du Front de gauche, ne s'estompent pas. Dans un long entretien à Mediapart, Jean-Luc Mélenchon enfile le costume du sauveur. Dans un premier mouvement, il explique «que la clarification politique n'a jamais été aussi avancée». Effectivement, une bonne partie du pont est coupée à gauche. D'un côté le PS, de l'autre le Front de gauche et une frange des écologistes. Pour autant, Jean-Luc Mélenchon et ses amis n'arrivent pas à se mettre d'accord sur un projet et à peser collectivement. Le temps passe, ils lâchent des sourires sous les flashs et s'étripent en off. La classe.

Dans un second mouvement, le fondateur du Parti de gauche prend la balle au rebond et met tout le monde derrière lui. La candidature Pierre Laurent en Ile-de-France fait débat ? Il monte au créneau malgré ses divergences avec le secrétaire national du PCF : «Mes amis doivent entendre cela, même si je sais que ce n'est pas facile à admettre.» En échange, les communistes sont censés rejoindre, partout, les alliances PG-écologistes. Mélenchon pense aux régions Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Provence-Alpes-Côte-d'Azur (Paca) et Rhône-Alpes-Auvergne. Il est prêt à jouer le médiateur et à se rendre sur place pour trouver les solutions. La proposition de création d'un nouveau groupe parlementaire formulée par quatre députés de gauche ? «C'est une autre occasion unique d'accélérer le cours de l'histoire. J'ai découvert [dans Libération du 11 septembre, ndlr] cette tribune avec enthousiasme. A mon tour, j'appelle à la création d'un groupe commun dans les deux assemblées.»Dans la foulée, il demande à Cécile Duflot de faire «un effort et de [l']écouter, même si elle ne [l']aime pas». Une main tendue.

Alors que la veille, sur son blog, EE-LV était qualifié par le même Mélenchon de parti «imprévisible… dont la fidélité aux alliés n'est pas la marque la plus évidente». Un jour on pleure, un jour on rit. Au fil des mots, l'eurodéputé aborde tous les sujets, ou presque. Pas grand-chose sur son élection favorite : la présidentielle. Or, ce n'est un secret pour personne, en 2017 Jean-Luc Mélenchon sera sur la ligne de départ. Pour lui, pas question d'entendre parler de primaire. C'est tout le monde derrière moi ou tout le monde contre moi. Pourtant, ne pas imposer sa candidature pour 2017 donnerait du sens et du poids à ses mots. Comment peut-il prôner l'union pour les régionales et au Parlement et dans le même temps se projeter dans la course à l'Elysée sans être adoubé ? Le procédé est étrange.