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Libération

Christian Paul «La dispersion a ses raisons que le PS ne peut plus feindre d’ignorer».

Christian Paul et l’aile gauche du PS dans une lettre
publié le 18 septembre 2015 à 19h06

Samedi, les socialistes se retrouvent pour un conseil national à huis clos. Au programme : les élections régionales, le budget 2016, le code du travail, les réfugiés et la Cop 21. Le tout s'annonce chargé et bouillant. Un élu tempère pourtant : «Le conseil se déroulera dans le calme. Au PS, la fronde est comme la passion, elle disparaît peu à peu.» Peut-être, mais, ce vendredi, l'aile gauche du parti a publié une lettre pour aborder un sujet tendance : «Les conséquences de l'émiettement à gauche.»

Le texte commence en douceur. Les frondeurs reviennent sur une lettre de Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS, adressée «à la gauche et aux écologistes». Chose rare, Christian Paul et sa bande placent dans la même phrase «Cambadélis» et «mérite». Mais au fil des paragraphes, le «mérite» de Cambadélis s'envole et laisse place au constat : «Si la dispersion peut en effet conduire à la disparition, la dispersion a aussi ses raisons que le Parti socialiste ne peut plus feindre d'ignorer ou de minimiser. La déception crée la dispersion», écrivent-ils en adaptant la formule de François Hollande. Avant d'ajouter : «La crainte du Front national ne suffit plus à rassembler la gauche.»

L’aile gauche du PS explique que «la confiance ne pourra être véritablement rétablie sans que s’opère en préalable, à l’occasion du budget 2016, une réelle inflexion de la politique économique et sociale du gouvernement». Tout en sachant bien que ce changement de cap n’est pas au programme de Manuel Valls. Puis : «Si cette étape était franchie, il deviendrait possible de reprendre le chemin du rassemblement des forces de gauche pour reconstruire un projet politique commun… Il deviendrait même à nouveau possible de discuter d’un processus de primaires de tous les progressistes pour la présidentielle.» Toujours des mots sans grand espoir.

A une époque, Jean-Christophe Cambadélis a fait mine d’ouvrir la porte des primaires… Avant de la fermer à double tour et de jeter les clés par la fenêtre. R.La