Elle se félicitait récemment que ses déplacements ne provoquent plus les contre-mobilisations d'antan. Marion Maréchal-Le Pen, tête de liste du FN en Paca, a pourtant été chahutée à l'issue d'un meeting tenu jeudi soir à Guillestre, un village des Hautes-Alpes. Une vidéo tournée sur place montre la députée du Vaucluse quittant les lieux entourée par des gendarmes et son service d'ordre personnel sous les huées, de l'eau et un objet non identifié jetés vers elle. L'homme que l'on voit ceinturé et mis au sol par les forces de l'ordre est un membre de l'équipe de Marion Maréchal-Le Pen, et non un manifestant.
Reportage de France 3 Provence-Alpes sur place
Images de la télévision locale TV DICI
Plusieurs proches de la candidate FN auraient été victimes de coups, selon son directeur de campagne, Frédéric Boccaletti : «J'ai reçu un coup violent sur le genou, tandis qu'un membre du service d'ordre a récolté un coup de barre de fer. Un pot de goudron a été jeté sur la voiture d'un autre candidat. Evidemment, nous porterons plainte.» Frédéric Boccaletti met en cause le maire EE-LV de Guillestre, Bernard Leterrier : «Il a laissé s'organiser une contre-manifestation puis un concert à proximité immédiate du lieu de la réunion. Les participants ont été insultés à l'entrée et à la sortie par ces 80 personnes, dont une partie avait consommé de l'alcool pendant l'après-midi.»
«Provocation»
De son côté, le maire Bernard Leterrier dénonce une «provocation» de la part de la candidate FN : «Nous avions placé des barrières pour maintenir les manifestants à distance, et une quinzaine de gendarmes étaient sur place. A la fin du meeting, des voitures à vitres noires sont sorties du parking, et nous pensions tous qu'elle était dedans. Puis, à notre grande surprise, elle est sortie à pied du restaurant et s'est dirigée vers les manifestants, toute sourire et en agitant les mains. Là, il y a eu une bousculade, mais aucun crachat, pas de coups ni de blessures, encore moins de barre de fer. Elle s'est livrée à une provocation au mépris des gendarmes qui tentaient de la protéger, comme mes adjoints et moi-même d'ailleurs.»
La candidate FN n'a pas tardé à exploiter politiquement ces images, interrogeant, dans une lettre ouverte, le ministre de l'Intérieur «sur les moyens mis en œuvre pour assurer la sécurité des personnalités politiques du FN».
Lettre ouverte à @BCazeneuve. pic.twitter.com/0YjDLBv34u
— Marion Maréchal (@MarionMarechal) September 18, 2015
Avant elle, Florian Philippot avait sollicité une protection personnelle, expliquant avoir été victime de menaces suite à ses critiques contre le régime qatari. En vain, une source policière jugeant à l'époque «son sentiment d'insécurité infondé».
Cette semaine également, une permanence du Front national a été vandalisée à Paris. De l'essence a été répandue par la boîte aux lettres mercredi en début d'après-midi, alors que des militants se trouvaient dans les locaux. «On venait de recevoir des affiches et des tracts pour la campagne régionale, il suffisait d'une allumette et tout aurait cramé à grande vitesse», a souligné le candidat frontiste en Ile-de-France, Wallerand de Saint-Just, auprès de France Info.