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Libération

Même basse, la pollution routière nuit à la santé des enfants

publié le 18 septembre 2015 à 19h26

Une nouvelle étude démontre l'effet nocif de la pollution automobile sur la santé des enfants. En analysant 2 760 cas de leucémie diagnostiqués chez des moins de 15 ans en France métropolitaine entre 2002 et 2007, des chercheurs du Centre de recherche épidémiologie et statistique Sorbonne Paris Cité (Cress) ont mis en évidence le lien entre des nouveaux cas de leucémie et l'exposition au trafic routier. Leurs travaux ont été publiés mardi dans l'American Journal of Epidemiology. «La fréquence des leucémies de type myéloblastique [qui s'attaque aux cellules souches myéloïdes à l'origine des globules rouges, ndlr] serait plus élevée de 30 % chez les enfants habitant dans un rayon inférieur à 150 mètres des routes à fort trafic et lorsque la longueur cumulée des tronçons routiers dans ce rayon dépasse 260 mètres», explique Jacqueline Clavel, directrice de recherche à l'Inserm.

En Ile-de-France, elle et ses collègues ont même montré que «le risque de leucémie aiguë myéloblastique de l'enfant était doublé chez les enfants dont l'habitat était le plus exposé au trafic». Ces enfants habitaient dans des zones où le cumul des portions dépassait 300 mètres et la concentration annuelle en benzène à proximité de l'habitation était supérieure à la valeur médiane (1,3 µg/m3) mesurée par Airparif. Liquide incolore présent dans l'essence, le benzène est pointé comme un facteur de risque. Son caractère cancérogène lorsqu'il est en concentration élevée dans l'air a été «établi chez l'adulte il y a plusieurs décennies, rappelle le chercheur Denis Hémon. On a voulu savoir si c'était aussi le cas, aux concentrations plus basses [actuelles] chez l'enfant». L'étude montre que ça l'est.